Le Premier ministre Modi invite le pape en Inde
Le Premier ministre de la République d’Inde, Narendra Modi, a envoyé une invitation officielle au pape François pour qu’il se rende dans son pays sans pour autant arrêter de date, a-t-il affirmé à trois cardinaux catholiques au cours d’une réunion organisée à New Delhi le 19 janvier 2021, annonce l’agence de presse vaticane Fides. Si le pontife venait à accepter, il s’agirait du troisième voyage d’un pape en Inde.
Les trois hauts prélats, le cardinal Oswald Gracias, président de la Conférence épiscopale indienne, le cardinal George Alencherry, chef de l’Église syro-malabare, et le cardinal Baselios Cleemis, chef de l’Église syro-malankare, ont été reçus à New Delhi par le Premier ministre Modi. La réunion a duré environ 45 minutes, au cours de laquelle la question d’une potentielle visite du pape a été abordée.
Le chef de gouvernement a accepté d’inviter le pape François en Inde, a déclaré le cardinal Gracias. Cependant, il «doit trouver un moment approprié où le Saint-Père peut être invité, étant donné les conditions actuelles de santé et de sécurité en Inde». Lors d’une rencontre précédente, le 21 mars 2018, le Premier ministre indien n’avait pas répondu à une demande similaire émise par le cardinal Gracias. Si le pape François venait à se rendre en Inde, il s’agirait du second voyage d’un pontife dans le pays après les visites de Jean Paul II en 1986 et 1999.
Problèmes abordés
Le rôle de l’Église dans la gestion de la pandémie – qui a dépensé 15,2 millions de roupies (170’000 euros) pour venir en aide à 2 millions de personnes – a été mis en avant par les cardinaux indiens. Malgré leurs protestations, Narendra Modi a justifié sa réglementation des contributions étrangères, qui entrave l’arrivée des aides en Inde, arguant du manque d’une «comptabilité adéquate». Plusieurs autres sujets sensibles ont été abordés, comme la situation actuelle des agriculteurs, particulièrement mise à mal par la crise, ou le cas de Stan Swamy, un Père jésuite arrêté pour «activisme social».
Une plus grande harmonie religieuse
Les hauts prélats indiens ont plaidé pour une plus grande «harmonie religieuse» dans la distribution des ressources d’urgence entre les différentes communautés religieuses. Le Premier ministre indien leur a donné son accord sur ce point. Le sort de la communauté dalit (intouchables) a aussi été évoqué.
Selon le cardinal Gracias, la discussion a dans l’ensemble porté sur «des questions de grande envergure», en particulier l’implication de l’Église catholique dans les domaines de l’éducation, la santé et les aides sociales. Il s’agissait de trouver comment «l’Église peut collaborer avec le gouvernement» dans ces domaines, a-t-il ajouté, rappelant cependant que l’Église catholique est «toujours apolitique» et œuvre pour le bien commun. (cath.ch/imedia/cd/rz)