Les laïcs étudieront plus facilement dans les séminaires

La Congrégation pour l’éducation catholique a publié le 9 décembre 2020 trois instructions sur les instituts d’études supérieures, a annoncé le Bureau de presse du Saint-Siège le même jour. Deuxième volet d’une réforme débutée il y a trois ans, ces textes constituent une mise à jour des normes régissant les 400 instituts ecclésiastiques du monde entier, explique à l’agence I.MEDIA le Père Philippe Curbelié, chef du bureau université de la Congrégation pour l’éducation catholique. Ce nouveau texte facilitera notamment la possibilité pour les laïcs d’étudier dans les séminaires.

En 2017, le pape François publiait la Constitution apostolique Veritatis gaudium, un texte qui venait réformer les études ecclésiastiques, rappelle le Père Philippe Curbelié. Alors que ce précédent texte avait marqué une réforme des facultés ecclésiastiques, la nouvelle instruction s’attache quant à elle à actualiser les normes régissant les 400 instituts ecclésiastiques – séminaires ou encore abbayes – qui sont liés à ces facultés.

«La réforme qui a été insufflée par le pape François en 2017 trouve aujourd’hui sa traduction institutionnelle au sein des institutions rattachées aux facultés», résume le prêtre français. Ces normes traduisent selon lui «la forte volonté du pape d’aider toutes les institutions à travailler non pas de manière isolée mais en réseau afin de s’inscrire aussi dans la mission de l’Église», poursuit-il. Il s’agit en somme de les faire «progresser et favoriser les synergies».

Publiées dans différentes langues, et non plus en latin comme c’était le cas auparavant, ces normes constituent une «mise à jour» du dispositif permettant à ces établissements d’obtenir les trois niveaux d’études canoniques: l’affiliation (niveau licence), l’agrégation (niveau master) et l’incorporation (niveau master et doctorat). En France, plusieurs établissements comme les séminaires – des établissements affiliés – vont ainsi en bénéficier, poursuit le prêtre. Il souligne à ce titre que la France ne possède qu’un institut permettant d’obtenir un doctorat reconnu par le Saint-Siège: l’Institut Saint-Thomas d’Aquin de Toulouse.

Clarification des normes

Autre nouveauté introduite par ces normes soulignée par le prêtre français: «Les affiliations, qui jusqu’à présent étaient réservées aux séminaristes ou bien aux religieux, sont désormais ouvertes aux fidèles laïcs». Concrètement, cela signifie que les normes prévoient la possibilité pour les laïcs d’effectuer une licence dans les séminaires. Si cette possibilité leur était déjà offerte dans les faits, relève le Français, elle est à présent «inscrite dans les textes normatifs».

Le Père Curbelié relève encore que toutes les disciplines des facultés sont prises en compte par les nouvelles normes. Une licence en droit canonique, pédagogie ou encore en psychologie réalisée en faculté ecclésiastique ou au sein d’une institution qui lui est liée bénéficiera désormais d’une reconnaissance du Saint-Siège. «Autrefois, les normes n’étaient pas très claires et ne concernaient que la théologie et la philosophie», complète-t-il. (cath.ch/imedia/cg/rz)