Le pape François réforme l'Autorité d’information financière vaticane
Le pape François a réformé l’Autorité d’information financière du Vatican (AIF) et a changé son nom en ASIF. La réforme de la gestion des finances du Vatican se poursuit avec l’annonce par le pape François de l’adoption de nouveaux statuts pour l’Autorité d’information financière (AIF), le 5 décembre 2020.
Fondée en 2010 par Benoît XVI, l’autorité chargée de lutter contre les activités illégales dans les domaines financier et monétaire est par la même occasion rebaptisée en Autorité de supervision et d’information financière (ASIF).
Dans la continuité des réformes des finances vaticanes
Le pape François a approuvé par une lettre signée de son nom (chirographe) datée du 5 décembre les nouveaux statuts de l’AIF et son changement de nom. Annoncée en juillet dernier par Carmelo Barbagallo, le président de l’instance qu’il faut désormais appeler par l’acronyme ASIF, cette révision s’inscrit dans la continuité des réformes des finances vaticanes initiées sous le pontificat de François. L’étroite collaboration du Saint-Siège avec Moneyval, comité d’experts européens sur l’évaluation des mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, a également conduit à ces changements.
Blanchiment des capitaux et financement du terrorisme
« J’établis qu’à partir de la date d’aujourd’hui, le nom de l’Autorité d’information financière a été changé en Autorité de supervision et d’information financière (ASIF), dont j’approuve simultanément les nouveaux statuts », écrit le pape dans son chirographe du 5 décembre. Une révision qui se veut dans l’esprit « de la réforme globale souhaitée par le pape François », commente le Bureau de presse du Saint-Siège le même jour. Par ce geste, il s’agit à la fois d’aligner les statuts de l’Autorité avec les nouvelles tâches dont elle a hérité en 2013 avec la supervision de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), ainsi que de mettre en œuvre des changements organisationnels importants.
Outre le nouveau nom qui insiste désormais sur la notion de « supervision », les principales modifications comprennent une nouvelle répartition des rôles entre le président et la direction de l’Autorité, « de nature stratégique pour le premier, visant l’efficacité et l’efficience opérationnelle pour le second », indique le Bureau de presse. Elles intègrent également la création d’une nouvelle unité intitulée : « Réglementation et affaires juridiques ». Celle-ci s’ajoute aux deux existantes: « Supervision » et « Information financière ».
Probité et compétences des membres de l’ASIF
Par ailleurs, les nouveaux statuts de l’ASIF insistent particulièrement sur la probité et les compétences professionnelles dont devront bénéficier ses membres. Ainsi, les quatre membres de son conseil d’administration et son président – nommés par le Souverain pontife – devront tous jouir d’une « réputation irréprochable », « être libres de tout conflit d’intérêts » et « posséder une compétence professionnelle reconnue dans les domaines juridique, économique et financier ainsi que dans les matières qui relèvent des fonctions de l’Autorité ».
Le directeur de l’ASIF, nommé par le secrétaire d’Etat sur proposition du conseil d’administration, devra lui aussi remplir ce profil de respectabilité et être reconnu pour ses compétences professionnelles. Il en est de même pour le personnel travaillant au sein de l’instance. Ils devront tous posséder « un niveau supérieur de compétences dans les domaines juridique, économique et financier ainsi que dans les matières relevant de la compétence de l’Autorité », détaillent les statuts.
Enfin, les règles concernant les embauches au sein de l’instance sont renforcées, comme l’explique Carmelo Barbagallo dans un entretien accordé à Vatican News le 5 décembre. « Désormais, l’ASIF devra également procéder selon les règles des organes de la Curie romaine, par l’intermédiaire de la Commission indépendante d’évaluation pour le recrutement de personnel laïc au Siège apostolique ». Une manière selon lui d’éviter le risque d’arbitraire dans les recrutements et renforcer au final l’indépendance de l’Autorité. (cath.ch/imedia/hl/be)