Cameroun: six écoliers massacrés à Kumba, l'évêque témoigne
Six écoliers ont perdu la vie, lors d’une attaque le 24 octobre 2020 dans un collège à Kumba, dans le sud-ouest du Cameroun. Aucun groupe n’a encore revendiqué le massacre. «Combien de temps les autorités concernées se contenteront de regarder?», s’indigne Mgr Agapitus Nfon, évêque de Kumba, dans la partie anglophone du pays.
«Aujourd’hui est le jour le plus sombre et le plus triste à Kumba depuis la crise sociopolitique qui a frappé le nord-ouest et le sud-ouest en 2016 et a impliqué cette région dans la guerre», a affirmé Mgr Agapitus Nfon, L’évêque de Kumba dénonce le massacre d’au moins six écoliers de 9 à 12 ans, à l’arme à feu et à l’arme blanche. Plusieurs autres écoliers sont blessés, rapporte Fides, agence d’information des Œuvres pontificales missionnaires.
Mettre un terme aux exécutions de civils
Le massacre a été perpétré au Collège de l’Académie bilingue internationale Madre Francisca, en fin de matinée. Un groupe non identifié a fait irruption dans la cour de l’établissement avant d’ouvrir le feu sur les élèves qui se trouvaient en classe. «Quelle était leur faute? Celle d’étudier?», se demande Mgr Nfon. «Pendant combien de temps les autorités concernées se contenteront de regarder? Nos enfants devront-ils mourir de nouveau avant que quelque chose ne soit fait?».
«A cause de cet acte barbare, la population de Kumba est en larmes et l’ensemble du diocèse en deuil. Nos cœurs sont brisés parce que nos enfants innocents ne sont plus», déplore l’évêque, qui demande au gouvernement camerounais et à la communauté internationale de mettre un terme aux exécutions de civils dans la partie anglophone du Cameroun. Les obsèques des victimes se tiendront le 30 octobre à la cathédrale du Sacré-Cœur de Kumba.
Pas de revendications et accusations réciproques
Aucun groupe n’a jusqu’ici revendiqué la responsabilité du massacre, mais le gouvernement et les séparatistes de la région se sont échangés des accusations réciproques. Les habitants de Kumba ont organisé une marche de protestation dans toute la ville para solidarité avec les victimes de l’attaque. La diaspora camerounaise sensibilise le monde sur les réseaux sociaux, avec l’hashtag #EndAnglophoneCrisis. De son coté, le gouvernement a condamné les homicides et s’est déclaré «choqué et profondément indigné», promettant de trouver les coupables.
Au sein des deux provinces anglophones, le conflit a éclaté en 2016, opposant les autorités et les milices, qui réclament l’indépendance des provinces anglophones. L’affrontement a démarré lorsque le président, Paul Biya, a proclamé vouloir déplacer les enseignants francophones dans les écoles anglophones. (cath.ch/fides/gr)