Pape François: «Marie est mère, femme et professeur pour notre temps»
«L’époque dans laquelle nous vivons est celle de Marie», a déclaré le pape François lors d’une audience accordée à des membres de la Faculté Marianum le 24 octobre 2010 au Palais apostolique du Vatican. Il invite à «aller à l’école de Marie», car la Vierge enseigne selon lui «l’alphabet de la vie humaine et chrétienne».
La Faculté pontificale théologique Marianum est une université pontificale de Rome, fondée en 1895 par l’ordre des Servants de Marie et élevée par Pie XII (1939-1958) au rang d’université pontificale. Elle est spécialisée, comme son nom l’indique, en mariologie – la branche de la théologie catholique qui s’intéresse à la place de la mère du Christ, dans la perspective de la compréhension de Dieu et du Salut. Le pape François a reçu les doctorants et membres de la faculté à l’occasion des 70 ans de son élévation au rang d’université pontificale.
Dans un bref discours, le pontife a souligné combien Marie sert l’Église catholique aujourd’hui : «Aller à l’école de Marie, c’est aller à l’école de la foi et de la vie car elle enseigne au chrétien l’alphabet de la vie humaine et chrétienne». «L’époque dans laquelle nous vivons est celle de Marie».
Alors que l’époque actuelle est celle de Vatican II, le pape a constaté qu’aucun concile de l’histoire n’a accordé à la mariologie autant d’espace que celui qui lui est consacré par le chapitre VIII de Lumen Gentium. Cette contemporéanité de Marie, indique-t-il, invite à redécouvrir la Vierge en tant que mère et en tant que femme.
Marie, mère de fraternité
En tant que mère, la Vierge «peut rendre l’Église et le monde plus fraternel», a affirmé le pontife. «L’Église doit redécouvrir son cœur maternel, qui bat pour l’unité», et le monde a, selon lui, «besoin de la maternité, celle qui génère et régénère la vie avec tendresse».
«Le monde, sans les mères, n’a pas d’avenir», déclare l’évêque de Rome. Marie peut remettre cette fonction maternelle au centre, car elle «enseigne l’art de se rencontrer et de marcher ensemble».
Marie, femme pour les peuples
Mais Marie est aussi femme, la «nouvelle Eve, qui de Cana au Calvaire intervient pour notre salut». Si la mère fait de chacun des frères, la femme «fait de nous un peuple», a expliqué le pontife, faisant remarquer l’importance occupée par la Vierge dans la piété populaire.
Le successeur de Pierre a demandé que la mariologie «suive attentivement, la promeuve, parfois […] purifie» cette dimension populaire «en étant toujours attentive aux signes des temps mariaux qui traversent notre époque». L’un de ces signes, selon lui, est la question du rôle des femmes.
«Combien de femmes ne reçoivent pas la dignité qui leur est due ?»
«Combien de femmes ne reçoivent pas la dignité qui leur est due», a déploré le chef de l’Église catholique, appelant à chercher des espaces plus dignes pour les femmes dans l’Église catholique. L’époque actuelle a besoin de la femme, de son intelligence et de son style.
En théologie, les femmes peuvent par exemple apporter une pensée «pas abstraite et conceptuelle, mais délicate, narrative, vitale», at-il fait-il remarquer. La femme «peut contribuer à faire entrer dans la culture, également par l’art et la poésie, la beauté qui humanise et donne de l’espoir». (cath.ch/imedia/cd/mp)