Le pape François reçoit le chef du gouvernement espagnol
Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a été reçu en audience par le pape François au Vatican le 24 octobre 2020. Le pontife a prononcé un discours devant la délégation espagnole, la mettant en garde contre les idéologies qui ‘divisent en sectes et déconstruisent la patrie’.
L’audience privée accordée par le pape François au chef du gouvernement espagnol s’est tenue dans la bibliothèque du Palais apostolique et a duré 35 minutes. Selon le Saint-Siège, les discussions ont portés sur les relations bilatérales et les questions d’intérêt commun qui concernent le Saint-Siège et l’Espagne.
Le pape François a prononcé un discours devant la délégation espagnole – ce qui est inhabituel dans le déroulement protocolaire d’une visite privée de chef d’État. Dans cette courte intervention en espagnol, il a rappelé que la mission des hommes politiques est «une forme très élevée de la charité et de l’amour» et a condamné les idéologies, qui «divisent en sectes et déconstruisent la patrie».
Le pontife a donné la République de Weimar (1918-1933) en exemple rappelé la catastrophe qu’a constitué sa fin – la prise du parti nazi et l’avènement du IIIe Reich d’Adolf Hitler. «Il est très triste que des idéologies prennent le dessus sur l’interprétation d’une nation, d’un pays et défigurent la patrie», a-t-il insisté, sans cependant nommer aucune force politique.
Crise sanitaire, Europe et immigration
Lors de l’entretien, le pape et l’homme politique espagnol se sont trouvé d’accord pour aborder la crise du coronavirus «à partir d’une approche multilatérale et avec une vision sociale, et en protégeant les plus vulnérables et en avançant, toute la société unie, vers un monde plus juste et solidaire», a rapporté le chef du gouvernement espagnol sur Twitter.
Les deux parties se sont aussi attardées sur certaines questions de nature internationale, telles que l’actuelle urgence sanitaire, le processus d’intégration européenne et l’immigration, a expliqué de son côté le Bureau de presse du Saint-Siège.
Aucune indication sur un voyage du pape en Espagne
Le président du gouvernement espagnol n’a fait aucune déclaration à la presse et n’a pas abordé la question d’une possible visite du pape en Espagne. Lors d’une conférence de presse en Espagne quelques jours auparavant, il avait affirmé apporter officiellement une invitation au chef de l’Église catholique.
Après avoir rencontré le Souverain Pontife, M. Sanchez a rencontré le secrétaire du Vatican pour les relations avec les États, Mgr Paul Richard Gallagher, le Secrétaire d’Etat le cardinal Pietro Parolin étant retenu par un autre engagement.
Pas de masques lors de l’audience
Le président du gouvernement était accompagné de sa compagne, Begoña Gómez, qui est était en noir et sans voile comme le veut le protocole, parce qu’il ne s’agit pas d’un mariage religieux. En outre, la délégation officielle comprenait l’ambassadrice d’Espagne auprès du Saint-Siège, Carmen de la Peña, et plusieurs représentants de la présidence du gouvernement.
Les membres de la délégations portaient tous des masques sanitaires noirs à leur arrivée, mais ne les portaient plus lors de l’audience avec le pape François, pas plus que ce dernier, qui semble réserver le port du masque aux audiences publiques.
Un livre de prière du XVe siècle offert au pape
À la fin de la réunion, il y a eu le traditionnel échange de cadeaux : l’Espagnol a donné au pape argentin un fac-similé du Livre d’heures de l’évêque espagnol Juan Rodríguez de Fonseca, écrit au 15e siècle, un livre de prière richement illustré pour un usage privé.
Le chef de l’Église catholique a pour sa part offert à Pedro Sánchez un bas-relief en bronze sur le thème de la miséricorde, de l’accueil et de la fraternité dans lequel on voit une femme avec un enfant dans les bras entrant sur la place Saint-Pierre et un bateau avec des migrants en arrière-plan. Le pape lui a également remis une copie de ses sept documents, encycliques et exhortations apostoliques, publiés au cours de ses sept années de pontificat, dont le dernier en date de Fratelli Tutti, que le président du gouvernement avait publiquement salué. (cath.ch/imedia/cd/mp)