Deux prêtres italiens sont soupçonnés d'abus au pré-séminaire | photo d'illustration: © Anuja Mary Tilj sur Unsplash
Vatican

Abus sexuels: deux prêtres italiens devant la justice vaticane

Deux prêtres italiens impliqués dans une affaire d’abus sexuels sur mineurs doivent comparaître devant le Tribunal de l’État du Vatican le 14 octobre 2020, a annoncé l’agence Askanews le 7 octobre. Alors que le premier, le Père Gabriele Martinelli, est accusé d’avoir abusé d’au moins un lycéen alors qu’il était séminariste, le second, le Père Enrico Radice, est soupçonné de l’avoir protégé.

En 2017, un livre-enquête du journaliste italien Gianluigi Nuzzi avait dénoncé des abus sexuels subis par certains pensionnaires du pré-séminaire Saint-Pie X de Rome, dans les années 2011-2012 et entraîné de nombreuses dénonciations dans la presse italienne. Le 18 septembre 2019, le pape François avait autorisé le promoteur de justice du Tribunal de l’État du Vatican à convoquer en justice deux prêtres italiens soupçonnés.

Il s’agit du père Gabriele Martinelli, alors séminariste dans cet établissement, et du Père Enrico Radice, ancien recteur de l’hébergement. Séminariste au moment des faits et âgé de 21 ans, Gabriele Martinelli aurait abusé sexuellement d’au moins un lycéen en 2011-2012. Aux côtés des futurs prêtres, le pré-séminaire accueille en effet des enfants et adolescents qui participent au chœur de la basilique Saint-Pierre. Le Père Enrico Radice, ancien recteur de l’hébergement de l’établissement, serait quant à lui soupçonné d’avoir protégé son séminariste. Il sera donc jugé pour complicité d’abus.

Annulation «d’improcédabilité»

Le livre de Gianluigi Nuzzi qui avait révélé l’affaire rapporte notamment les propos d’un témoin, le Polonais Kamil Tadeusz Jarzembowksi, qui a vécu au pré-séminaire alors qu’il était âgé de 13 à 18 ans. Il raconte que Gabriele Martinelli venait régulièrement le soir dans sa chambre pour avoir des relations sexuelles et qu’il «se sentait obligé de céder à ses exigences». Selon le Polonais, le séminariste exerçait «une forme de pouvoir et d’intimidation» sur les enfants. Une emprise renforcée par la confiance que lui accordait le recteur. La victime présumée n’aurait pas réussi à se faire entendre par l’institution, dénonce encore l’ouvrage.

La tenue de ce procès a nécessité une «disposition spéciale» du pape François pour annuler la cause «d’improcédabilité» liée à l’affaire. En effet, à l’époque, selon le droit canon, la victime ne pouvait porter plainte qu’au plus tard un an après les faits. (cath.ch/imedia/cg/rz)

Deux prêtres italiens sont soupçonnés d'abus au pré-séminaire | photo d'illustration: © Anuja Mary Tilj sur Unsplash
8 octobre 2020 | 15:06
par I.MEDIA
Temps de lecture : env. 2  min.
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