Le cardinal Woelki met en garde contre le risque de schisme
Le cardinal Rainer Maria Woelki, archevêque de Cologne (Allemagne) met en garde ses confrères contre le risque de voir le chemin synodal allemand aboutir à «quelque chose comme une église nationale allemande», annonce l’agence de presse allemande KNA le 17 septembre 2020. «Le pire résultat serait que la voie synodale mène à la division et donc à la sortie de l’Eglise, de la communion avec l’Eglise universelle», insiste-t-il.
L’Eglise catholique en Allemagne organisait cinq conférences régionales ces derniers jours sur le «chemin synodal» qu’elle a ouvert le 1er décembre 2019, et qui se distingue depuis par l’important courant réformateur qui l’anime. Tout en saluant le climat dans lequel les discussions se sont déroulées, l’archevêque de Cologne se dit irrité par des «productions qui tendent à semer la confusion».
«Le pire résultat serait que la voie synodale mène à la division et donc à la sortie de l’Eglise, de la communion avec l’Eglise universelle», insiste le cardinal allemand. Il dénonce dans certaines déclarations émanant de l’Eglise catholique en Allemagne un «ton qui divise », qui pourrait aboutir à «quelque chose comme une église nationale allemande».
Le haut prélat appelle à une véritable réforme, qui permette de corriger toutes les manifestations et réalités qui ont éloigné de la nature de l’Église. « Il ne faut pas considérer l’Église uniquement comme une entité sociologique, insiste-t-il, mais bien comme le Corps du Christ».
Ne pas créer d’espoirs inassouvis
Il critique, sur ce dernier point, la pauvreté théologique des propositions avancées, s’indignant notamment de l’influence de la pensée du philosophe Michel Foucault dans certains documents : « le monde entier regarde actuellement l’Église en Allemagne et cette Voie synodale, nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de nous embarrasser théologiquement par ignorance ». Pour répondre à ces carences, il a appelé les théologiens de l’intérieur et de l’extérieur du chemin à s’impliquer davantage dans le débat.
Faisant le bilan des discussions de la voie synodale, le cardinal s’oppose à la tentation de générer des espoirs inassouvis, notamment sur le sujet de l’ordination des femmes. «Il ne faut pas faire comme si la question était ouverte quand la discussion se déroule en dehors de l’enseignement de l’Eglise», a-t-il insisté.
Ce n’est pas la première fois que l’archevêque de Cologne exprime son scepticisme sur l’évolution du chemin synodal allemand. De retour d’un voyage aux Etats-Unis, en septembre 2019, il mettait en garde contre le danger d’un «orgueil théologique» et se disait opposé à une voie solitaire, un «Alleingang», des catholiques allemands.(cath.ch/imedia/cd/bh)