Selon le chef Guy Savoy, le pape «nous ramène à l'essentiel»
Le message du pape François sur le plaisir «est une ode à la vie», déclare le chef cuisinier français trois étoiles Guy Savoy dans une tribune publiée par l’hebdomadaire Le Point le 14 septembre 2020. «François nous ramène à l’essentiel, à notre condition d’humain [et] souligne aussi en creux l’importance du partage», a-t-il salué.
«Le plaisir de manger, comme le plaisir sexuel, viennent de Dieu», affirmait le pontife dans son livre d’entretien avec le fondateur du mouvement Slow Food, Carlo Petrini. Dans TerraFutura, paru le 9 septembre 2020, le pape François s’oppose à la «moralité bigote» qui refuse tout plaisir, et rappelle que si «l’Église a condamné le plaisir inhumain, brut, vulgaire, […] elle a en revanche toujours accepté le plaisir humain, sobre, moral».
Pour le chef cuisinier, ce message «est une ode à la vie» particulièrement salutaire en cette période de morosité résultant de la pandémie. «François nous ramène à l’essentiel, à notre condition d’humain [et] souligne aussi en creux l’importance du partage», a-t-il insisté, car face à l’individualisme qui sépare, l’amour et la cuisine conjurent «les démons du chacun pour soi».
Le plaisir sexuel «rend plus beau l’amour»
Selon le pape François, refuser par principe le plaisir, celui de la sexualité comme celui de la nourriture, constitue «une mauvaise interprétation du message chrétien». Dans son entretien avec le critique gastronomique italien, le pontife condamne une vision puritaine qui «a fait d’énormes dommages, qui se ressentent encore fortement aujourd’hui dans certains cas».
Le pontife détaille sa vision du plaisir qui, selon lui, «n’est ni catholique, ni chrétien[ne], ni autre chose, [mais] simplement divin[e]». Et ce, qu’il s’agisse de bonne nourriture ou de belle sexualité: «Le plaisir de manger sert à vous maintenir en bonne santé en mangeant, tout comme le plaisir sexuel est fait pour rendre plus beau l’amour et garantir la perpétuation de l’espèce». (cath.ch/imedia/cd/rz)