Émotion dans l’Église française après les suicides de deux prêtres
En trois jours, deux prêtres quinquagénaires se sont suicidés en France, pour des raisons apparemment différentes. L’un, Togolais, était incardiné dans le diocèse de Langres, l’autre était membre du conseil épiscopal du diocèse de Metz.
Les fidèles du diocèse de Langres (Haute-Marne) ont été bouleversés en apprenant le suicide du Père Jacques Amouzou. Ce prêtre togolais avait rejoint ce diocèse en 2013, indique le quotidien La Croix. Il y a deux ans, alors qu’il était vicaire à Langres, il avait été accusé de comportement déplacé envers une femme qu’il accompagnait spirituellement. L’affaire semblait close, mais cette femme a finalement déposé plainte contre lui. «Il avait été entendu par les gendarmes il y a une dizaine de jours», rapporte une source bien informée.
«Le père Jacques laisse l’image d’un croyant rayonnant de la bonté divine, d’un prêtre à la profonde spiritualité et d’un pasteur à la sollicitude sans faille», lit-on sur le site du diocèse.
Des contextes différents
Dans un contexte très différent, un autre suicide est survenu trois jours après dans le diocèse de Metz (Moselle). Le Père Thierry Min est décédé dimanche 23 août, à 50 ans. Membre du conseil épiscopal et impliqué dans la tutelle diocésaine de l’enseignement catholique, il était très apprécié pour son dynamisme et sa créativité. Selon quelques confrères prêtres partis randonner avec lui en juillet, rien ne laissait présager un tel drame.
Ces deux suicides, au-delà des différences de contexte, posent la question de l’accompagnement humain des prêtres.Sur Twitter, Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes et proche du père Min, a écrit : «Pourquoi ? Nous, les responsables, avons-nous su entendre leur souffrance? » Des questions que les évêques souhaiteraient pouvoir aborder ensemble prochainement. (cath.ch/cx/mp)