Le pape François reçoit au Vatican Mgr Luiz Fernando Lisboa, évêque de Pemba, au nord du Mozambique  | © ACI Africa
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Le pape François prie pour le Nord mozambicain, victime du terrorisme

Depuis trois ans, les djihadistes multiplient leurs attaques dans la province du Cabo Delgado, au nord du Mozambique, imposant par la violence leur interprétation de l’islam à la population. Dimanche 23 août, le pape François a prié pour cette population «qui souffre à cause du terrorisme international».

Le pontife argentin, lors de la traditionnelle prière de l’Angélus depuis le Palais apostolique, a  a également fait mémoire de la tuerie de masse de 72 émigrants clandestins par l’organisation criminelle Los Zetas à San Fernando, dans l’Etat du Tamaulipas, au Mexique le 24 août 2010.

«C’étaient des gens de différents pays qui cherchaient une vie meilleure – a relevé le pape François – et le Seigneur nous demandera de rendre compte de tous les migrants qui sont tombés sur les chemins de l’espoir. Ils ont été victimes de la culture du rejet». Parmi les personnes identifiées sur le lieu du carnage figuraient les corps de Honduriens, de Salvadoriens, de Guatémaltèques, d’Equatoriens, de Brésiliens et d’une personne originaire d’Inde.

Le terrorisme djihadiste ensanglante le Mozambique

Depuis 2017, la région de Cabo Delagado est frappée par une sanglante insurrection djihadiste qui empêche l’exploitation de la plus importante ressource de gaz naturel d’Afrique. Depuis cette date, le groupe aurait mené plus de 350 attaques, tuant au moins 1’500 personnes, et faisant plus de 250’000 déplacés, selon des ONG et l’ONU. Le 12 août 2020, la ville portuaire de Mocimboa da Praia, située au bord du canal de Mozambique, sur l’Océan Indien, à 2’400 kilomètres au nord de la capitale, Maputo, a été prise par un millier d’islamistes après cinq jours de combats, provoquant des milliers de déplacés et de réfugiés internes.

«Je désire (…) réitérer ma proximité avec la population de Cabo Delgado dans le nord du Mozambique qui souffre à cause du terrorisme international», a déclaré le pape François après avoir récité la prière mariale.

Affiliés au groupe Etat islamique

Le 19 août dernier, le pontife argentin avait téléphoné à Mgr Luiz Fernando Lisboa, évêque de Pemba, dans cette province septentrionale du Mozambique, pour lui manifester sa proximité. Le pape a également fait mémoire de sa visite dans ce pays il y a environ un an.

La province à majorité musulmane du Cabo Delgado, dont Pemba est le chef-lieu, est la province la plus septentrionale du Mozambique, limitrophe de la Tanzanie. Elle affiche un taux de pauvreté élevé, en dépit d’importantes ressources naturelles. Ces perspectives de développement sont sapées par l’emprise croissante de militants islamistes «Shabab», connus localement sous le nom d’Ahlu Sunna wal Jamaa ou al-Shabab – bien qu’ils n’aient aucun lien connu avec le groupe djihadiste somalien du même nom. Ils sont affiliés au groupe Etat islamique.

4e anniversaire du tremblement de terre en Italie centrale

Lundi 24 sera célébré le 4e anniversaire du tremblement de terre qui a touché l’Italie centrale le 24 août 2016, a relevé le pape. Il a renouvelé ainsi sa prière pour les familles et les communautés qui ont été touchées par cet événement, souhaitant «qu’elles puissent aller de l’avant avec solidarité et espérance». Il a demandé que s’accélère la reconstruction «afin que les gens puissent retourner vivre sereinement dans ces très beaux territoires».

Le pape François se recueillant devant les ruines d’Amatrice, le 4 octobre 2016 | © Vatican Media

Le Saint-Père a toujours fait part de sa proximité avec les populations locales, se rendant à Amatrice le 4 octobre 2016. En juin 2019, il avait effectué une visite dans les Marches, dans le diocèse de Camerino-San Severino, particulièrement touché par le séisme, afin d’aller rencontrer la population locale.

Le séisme du 24 août 2016, de magnitude 6,2, avait secoué la haute vallée du Tronto, notamment la province de Rieti (Latium) et celle d’Ascoli Piceno (Marches) et, dans une moindre mesure, les régions voisines de l’Ombrie et des Abruzzes, en Italie centrale. Il avait provoqué la mort de 298 personnes, dont 234 pour la seule ville d’Amatrice.  

La charité n’est pas une «simple philanthropie»

Par ailleurs, lors de sa catéchèse, l’évêque de Rome a invité les fidèles à se pencher sur cette interrogation du Christ adressée aux disciples et par extension à chacun: «pour vous, qui suis-je ?». Pour le pape, cette question n’appelle pas une réponse théorique mais convoque la foi. Elle suppose d’écouter «l’appel intérieur de la voix du Père» et sa consonance avec ce que l’Eglise proclame. Il s’agit pour tout homme de comprendre qui est le Christ et de se demander: est-il «le centre de notre vie» et «le but de tout notre engagement dans l’Eglise et dans la société?»

S’il est indispensable que «la pastorale de nos communautés» s’ouvre à tant de pauvretés, a convenu le pontife, il importe que ces œuvres de solidarité ne se détachent pas du contact avec le Seigneur, estimant que la charité chrétienne n’est pas une simple philanthropie. Elle consiste, d’une part, à «regarder l’autre avec les yeux de Jésus lui-même» et, d’autre part, à «voir Jésus dans le visage du pauvre». (cath.ch/vaticannews/cg/be)

Le pape François reçoit au Vatican Mgr Luiz Fernando Lisboa, évêque de Pemba, au nord du Mozambique | © ACI Africa
23 août 2020 | 15:17
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 3  min.
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