Femmes du collectif «Toutes Apôtres» invitées par le nonce apostolique
Après avoir déposé leur candidature, 22 juillet 2020 à des postes soumis à l’ordination dans l’Église, quatre femmes du collectif «Toutes Apôtres» ont été contactées par la nonciature apostolique. Mgr Celestino Migliore, ambassadeur du Vatican en France, souhaite les rencontrer individuellement à la rentrée.
Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique en France depuis mars dernier, a pris contact le 27 juillet avec diverses membres du collectif «Toutes Apôtres» qui ont fait acte de candidature pour des charges soumises à l’ordination dans l’Église, et à ce titre inaccessible aux femmes, rapporte le journal La Croix.
«L’absence des femmes en situation de responsabilité – que ce soit à la gouvernance de nos paroisses, de nos diocèses, au Vatican ou comme ministres ordonnées – constitue un scandale autant qu’un contre-témoignage de l’Église», expliquait le collectif «Toutes apôtres» . Leur initiative s’inscrit dans la ligne de la candidature d’Anne Soupa à l’archevêché de Lyon, cette dernière figurant parmi les cinq organisatrices de l’événement.
L’initiative a retenu l’attention du nonce qui a proposé à quatre d’entre elles de fixer un rendez-vous individuel en septembre. Sollicitée par La Croix, la nonciature a cependant souhaité ne faire aucun commentaire sur le sujet.
«Nous sortons du silence méprisant»
«Il y a déjà du progrès par rapport à la candidature d’Anne Soupa, qui n’avait reçu aucune réaction de l’Église. Nous sortons du silence méprisant », estime la journaliste Alix Baye, porte-parole du collectif «Toutes Apôtres».
«Pour l’instant, nous ne sommes que quatre sur sept à avoir été contactées, celles qui avaient inscrit leurs numéros de téléphone dans leurs dossiers de candidatures», comprend Marie-Automne Thépot, qui restera attentive à ce que toutes les femmes candidates soient entendues par le nonce apostolique.
«Nous allons être reçues individuellement alors que nous avions demandé à être reçues ensemble. Ce n’est pas un détail car nous ne voulons pas être divisées entre bonnes et mauvaises militantes, en fonction de nos parcours de vie, notre bagage théologique, nos statuts matrimoniaux… »
Si certaines de ces sept candidates militent activement pour le sacerdoce féminin, d’autres en revanche ne le réclament pas. Elles envisagent leur candidature comme un moyen d’accélérer le débat sur la place des femmes dans l’Église.(cath.ch/cx/mp)