Le Saint-Siège appelle à vaincre la faim dans le monde
«Nous sommes loin de vaincre la faim dans le monde», a déploré, le 13 juillet 2020, Mgr Fernando Chica Arellano, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Il évoquait le rapport sur «L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde» publié ce même jour.
Ce rapport, qui apporte la synthèse la plus complète existant au niveau mondial, a été élaboré grâce au travail conjoint de la FAO, ainsi que l’UNICEF et l’OMS, le Fonds international pour l’agriculture (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies.
690 millions de personnes mal nourries
Entre 2018 et 2019, plus de 10 millions de personnes ont rejoint les rangs des populations mal nourries, soit actuellement 690 millions dans le monde. Une situation qui pousse les Nations unies et le Saint-Siège à tirer la sonnette d’alarme.
Parmi les continents les plus touchés, l’Asie abrite le plus grand nombre de personnes sous-alimentées (381 millions). L’Afrique arrive en deuxième (250 millions), suivie par l’Amérique latine et les Caraïbes (48 millions). La prévalence mondiale de la sous-alimentation – ou pourcentage global de personnes souffrant de la faim – a peu varié à 8,9%, mais les chiffres absolus ont augmenté depuis 2014. Cela signifie qu’au cours des cinq dernières années, la faim a augmenté au rythme de la population mondiale.
Crise économique et changements climatiques
Les crises économiques et les phénomènes liés au changement climatique ont mis en péril l’approvisionnement alimentaire d’une partie de plus en plus importante de la population mondiale, et cette tendance s’est accentuée cette année avec la pandémie de Covid-19 dont les conséquences sociales ne sont pas encore totalement évaluées.
Selon l’observateur permanent de la FAO, «la coopération internationale doit être renforcée, pour assurer la solidarité dans le monde, en travaillant à vaincre la pauvreté, l’inégalité, l’injustice. Nous avons besoin de politiques justes»
Mgr Chica Arellano remarque que l’urgence se situe sur deux fronts: pour ceux qui souffrent de malnutrition et pour ceux qui souffrent de maladies causées par une alimentation déséquilibrée, par exemple avec la consommation excessive de substances grasses malsaines.
À cet égard, l’observateur permanent du Saint-Siège parle surtout des enfants et souligne l’importance d’une éducation alimentaire correcte, rappelant que le Pape François en a également parlé dans Laudato si’, en abordant diverses questions liées à l’environnement.
Des politiques plus «justes»
Le rapport présenté reconnaît l’échec de l’objectif de la suppression de la «faim zéro en 2030» défini en 2015. De plus, le coronavirus a aggravé la situation, souligne le prélat italien. Selon le rapport de la FAO, 130 millions de personnes supplémentaires souffriront de faim chronique à la fin de l’année 2020.
Face à ces graves perspectives humanitaires qui menacent de nombreuses régions du monde, l’observateur permanent du Saint-Siège réagit et souhaite voir jaillir des politiques justes dans le but de contrer le difficile accès aux aliments nutritifs. «Le monde doit investir dans la paix, la solidarité et la justice», ajoute-t-il. (cath.ch/imedia/aj/vatnews/onu/bh)