Un évêque argentin accusé d’abus sexuels maintenu en poste au Vatican

Un évêque argentin sous le coup d’une enquête pour abus sexuels, Mgr Gustavo Zanchetta, a conservé son poste au Vatican, affirme le site catholique américain Crux le 15 juin 2020. Confirmant cette information, le Bureau de presse du Saint-Siège assure cependant que le prélat se tient à la disposition de la justice de son pays.

La découverte d’images pornographiques homosexuelles sur le téléphone de Mgr Zanchetta et le dépôt d’accusations d’abus sexuels à son encontre par des séminaristes a entraîné l’ouverture d’une information judiciaire en Argentine, ainsi qu’une enquête interne au Vatican. En conséquence, le prélat a été suspendu de son poste le 4 janvier 2019.

Si les résultats de l’enquête du Vatican n’ont pas été dévoilés, celle menée par la justice argentine est toujours en cours. L’évêque est néanmoins retourné au travail dans l’administration du Vatican, a confirmé le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni. Le prélat argentin occupe depuis 2017 la charge d’ «assesseur» à l’Administration du patrimoine du siège apostolique (APSA). Le Bureau de presse du Saint-Siège assure qu’il reste «disponible pour les autorités judiciaires argentines». De plus, son travail actuel «n’interfère en aucune manière avec les investigations», a-t-il été assuré à Crux.

Enquête vaticane en cours

Mgr Zanchetta avait été nommé à ce poste après avoir démissionné de la tête du diocèse d’Orán en raison d’accusations à son encontre de «despotisme», avait reconnu le pape François lui-même dans un entretien avec la journaliste mexicaine Valentina Alazraki en mai 2019.

Mgr Zanchetta avait en effet fait l’objet d’une plainte auprès de la nonciature pour abus de pouvoir par des prêtres de son diocèse. Selon le pontife, celui-ci l’avait alors convoqué à Rome pour exiger sa démission puis l’avait envoyé en Espagne suivre un test psychiatrique. Celui-ci recommandant un traitement mensuel, le pape avait nommé le prélat à Rome pour faciliter l’aller-retour avec l’Espagne. Les accusations pour abus sexuels sont parvenues ensuite et l’affaire est en cours de jugement par la Congrégation pour la doctrine de la foi, avait assuré le pape dans cet interview.

Avant son élection en 2013, le pape François avait côtoyé Mgr Zanchetta au sein de la Conférence épiscopale argentine. En effet, le pontife, alors archevêque de Buenos Aires, en a un temps été le président tandis que le prélat en était sous-secrétaire. La nomination de Mgr Zanchetta à Orán a d’ailleurs été une des premières de l’actuel pape, puisque celle-ci est intervenue dès juillet 2013, soit quatre mois après son élection. (cath.ch/imedia/cd/rz)