Les religieuses de Locarno Monti et de Lugano ont vécu sereinement la période du coronavirus | © catt.ch
Suisse

La pandémie vécue dans des monastères du Tessin

En Suisse italienne, les religieuses de Locarno Monti et de Lugano ont vécu sereinement la période du coronavirus. Retour sur ces semaines particulières qui ont marqué la vie communautaire.

Laura Quadri, catt.ch, traduction et adaptation Bernard Litzler

Des semaines de pandémie vécus sous un ciel «plus bleu» et dans un silence «plus profond que d’habitude, presque grave»: c’est la vie quotidienne des religieuses du monastère de Saint-Joseph de Locarno-Monti. Il y a quelques jours, nous les avons appelées pour savoir comment la communauté a passé ces semaines de «blocage», derrière les murs du cloître.

De par sa position, le monastère domine la ville de Locarno et permet aux religieuses, pendant le travail dans le jardin ou pendant la «récréation», de voir toute la région de Locarno. Et c’est précisément en «observant» – ou, peut-être, en «contemplant» – que les sœurs ont perçu que le monde changeait.

Argent et nourriture

Des changements accompagnés par la prière des sœurs qui ont porté les craintes et les espoirs de la population de leur région. «Pendant le carême, nous avons suspendu les visites au salon, comme toujours, mais nous avons suivi l’évolution de la situation à l’aide des journaux et d’internet. Au niveau communautaire, peu de choses ont changé, les gestes de solidarité qui nous ont permis d’avancer, aussi sur le plan pratique, n’ont pas manqué».

Les religieuses de Locarno Monti et de Lugano ont vécu sereinement la période du coronavirus | © catt.ch

Les Clarisses du monastère de Saints-François-et-Claire à Cademario nous parlent également de la solidarité vécue et des raisons d’alimenter la flamme de l’espérance: «Dès le début, il y a eu des personnes qui ont amicalement proposé de nous faire les courses, raconte Mère Chiara Myriam Et, dernièrement, des frères et sœurs connus – ou même inconnus jusqu’ici! – se sont inquiétés de savoir comment nous pourrions subsister. Et ils sont venus à notre aide, avec de l’argent et de la nourriture de toutes sortes, nous apportant même des plants pour le jardin».

Fabrication de masques

«Se réinventer», à cause de la pandémie, c’est aussi découvrir la possibilité de moyens de subsistance totalement inédits: «Concrètement, tout en continuant le service de sacristie pour certaines églises de Lugano et la fabrication de vêtements liturgiques, on nous a aussi demandé, il y a quelque temps, de fabriquer des masques. La chose s’est arrêtée d’elle-même, mais elle nous pousse à envisager la possibilité d’une nouvelle action communautaire, qui peut nous soutenir, en faisant un geste social, tout en nous permettant également de continuer à rembourser, petit à petit, la dette contractée s à cause de la construction de notre maison».

Provocation à la responsabilité

Si à Locarno-Monti les carmélites ont pu reprendre les célébrations avec les fidèles, comme dans le reste du diocèse, dans la chapelle de Cademario, ce n’est pas encore possible, étant donné sa taille réduite: «Bien sûr, il nous manque de ne pas vivre l’Eucharistie avec nos frères, mais nous avons redécouvert la force de la prière et de l’offrande silencieuse à laquelle nous sommes appelés».

Enfin, Mère Myriam et Mère Anna se souviennent toutes deux de l’élément essentiel pour vivre au mieux cette période spéciale: la confiance, en Dieu et en notre capacité à établir des relations. «Dans l’Écriture Sainte, il est question d’un ‘repos’, d’une poignée de levure, pour que toute la pâte lève pour devenir du pain pour tous. Nous souhaitons à tout le monde de pouvoir accepter cette provocation, comme une invitation à une responsabilité encore plus grande dans la vie religieuse que nous avons choisie». (cath.ch/catt.ch/bl)

Les religieuses de Locarno Monti et de Lugano ont vécu sereinement la période du coronavirus | © catt.ch
11 juin 2020 | 12:44
par Bernard Litzler
Temps de lecture : env. 2  min.
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