2019, année «positive» pour les finances du Vatican
«Sur le plan économique et financier, 2019 a globalement été une année positive», se réjouit Jean-Baptiste de Franssu, président de l’Institut pour les Œuvres de religion (IOR), dans une lettre publiée au sein du rapport annuel de 2019, paru le 8 juin 2020. Le bénéfice de 38 millions d’euros de l’institut est selon lui le reflet «d’une approche de gestion prudente» du patrimoine.
Le 8 août 2019, rappelle le financier français, le pape François avait approuvé, pour deux ans et ad experimentum, les nouveaux statuts de la ›banque du Vatican’. Ceux-ci lui permettent de publier son «règlement interne». Il s’agit d’une étape importante de la vie de l’IOR, étant donné que les derniers statuts en vigueur dataient de 1990, souligne-t-il.
La pandémie pèsera sur 2020
Si le président relève que la pandémie va avoir un impact certain sur les finances de l’année 2020, il se réjouit du bilan affiché pour 2019. «Sur le plan économique et financier, 2019 a globalement été une année positive», écrit-il, l’IOR affichant un profit de 38 millions d’euros. Ce chiffre reflète selon lui une «approche de gestion prudente du patrimoine» de l’Institut et un «suivi permanent des coûts».
Ce résultat témoigne d’une approche également prudente dans la gestion des investissements immobiliers, composés principalement de «titres à revenu fixe» de qualité élevée, constitués à parts égales par les infrastructures publiques et privées. En ce qui concerne les coûts, ils se sont maintenus environ à 18 millions d’euros contre 17 millions en 2018 et 19 millions en 2017.
Jean-Baptiste de Franssu fait également un point sur les ressources humaines de l’IOR. Ces deux dernières années, de nombreuses personnes expérimentées ont rejoint l’institut: 25 % des effectifs ont ainsi été changés par le biais d’un processus de recrutement rigoureux. En interne, les procédures pour favoriser l’intérêt et la sécurité des clients ont quant à elles été multipliées.
L’IOR a également poursuivi ses travaux visant à renforcer la qualité et les normes en matière de gestion d’actifs afin de «limiter les risques» d’investissement. Les critères d’investissements prudents et éthiques mis en place ces dernières années ont permis d’augmenter les dépôts de clients actuels et d’attirer des nouveaux clients du monde entier, salue-t-il.
Des clients uniquement en lien avec l’Église et le Saint-Siège
Concernant la clientèle de l’IOR, on compte des organes institutionnels tel que les institutions liées au Saint-Siège et à l’État de la Cité du Vatican, les nonciatures et délégations apostoliques ou encore les ambassades et diplomaties accréditées près le Saint-Siège. On dénombre également des acteurs non institutionnels parmi lesquels l’Institut des sociétés de vie apostolique, des diocèses ayant une personnalité juridique canonique ou encore des retraités du Vatican.
Leur particularité est de faire partie de l’Église ou d’être au service de celle-ci, précise-t-il en rappelant que l’IOR n’accepte pas dans sa clientèle des institutions ou des personnes physiques qui n’ont pas de relations étroites avec le Saint-Siège et l’Église catholique. Pour l’ensemble de ces clients, l’IOR réalise des services de collecte de dépôts, de gestion d’actifs, de titres et de conservation de titres ainsi que des transferts d’argent internationaux par banques correspondantes et le paiement des employés du Saint-Siège.
Sur le plan juridique, l’institut est soumis à la loi de l’État de la Cité du Vatican, celui-ci reconnaissant le droit canonique comme première source normative. En plus du droit canon, on compte six lois organiques relatives à l’État de la Cité du Vatican. (cath.ch/imedia/cg/rz)