Inde: Mgr Jacob Muricken, un évêque du Kerala, veut devenir ermite
Mgr Jacob Muricken, évêque auxiliaire de Palai, dans l’Etat du Kerala, au sud de l’Inde, souhaite devenir ermite. L’évêque, qui a donné un rein il y a quatre ans à un membre d’une famille pauvre, a demandé aux autorités ecclésiales de quitter sa charge épiscopale pour pouvoir mener une simple vie monacale.
«Je me sens appelé à vivre ainsi», explique-t-il. «Il ne s’agit pas de haine du monde, mais d’apprendre aux hommes à regarder le monde autrement, en contemplant seulement le Seigneur», ajoute l’évêque, qui attend une décision du synode de l’Eglise catholique syro-malabare et du Saint-Siège.
Don de son rein à un pauvre hindou
Mgr Jacob Muricken avait déjà fait parler de lui en 2016, en donnant l’un de ses reins à un homme hindou de 31 ans d’une famille pauvre, quatre ans après avoir été nommé évêque. Né à Muttuchira, un village du diocèse de Palai, en 1963, il est entré au séminaire après des études d’économie. Il a été ordonné prêtre en 1993 et évêque en 2012.
L’évêque, âgé de 57 ans, explique qu’il a envoyé sa demande au synode de l’Eglise catholique syro-malabare il y a déjà deux ans, et qu’il attend encore leur décision. Le cardinal George Alencherry, archevêque majeur de l’Eglise catholique syro-malabare, a promis de prendre en compte sa demande.
Décision «inspirée par Dieu»
La décision a été retardée car le synode en question a besoin de l’accord du Vatican avant d’autoriser l’évêque à quitter ses responsabilités. L’évêque auxiliaire de Palai confie qu’il est convaincu que sa décision est «inspirée par Dieu», et qu’il est déterminé à suivre cet appel à condition d’obtenir l’autorisation du synode et du Saint-Siège.
«C’est un appel spécial dans l’appel, à devenir moine et à quitter ma vie officielle en tant qu’évêque et les autres tâches administratives dans le diocèse, en devenant plus proche de Dieu et de la nature», explique l’évêque. L’idée de mener une vie solitaire lui est venue en 2017, cinq ans après son ordination épiscopale. «Jusqu’alors, je n’en avais jamais ressenti le désir», assure-t-il. Il ajoute qu’il espère passer le reste de sa vie en prière et en contemplation vivre de façon écoresponsable et loin de l’agitation de la vie d’un évêque.
L’évêque, qui est végétarien, consacre chaque jour plusieurs heures à la prière. Il se lève vers 2h30 du matin et commence ses journées par trois heures d’oraison avant de rejoindre les autres pour les laudes, racontent ses proches. Mgr Muricken confie qu’il ne désire pas rejoindre une congrégation monastique existante. Il souhaite vivre en ermite, une pratique qui s’est raréfiée mais qui était courante autrefois.
Ermite au sommet d’une colline
S’il en obtient l’autorisation, il songe à s’installer au sommet de la colline de Nallathanni, dans le district d’Idukki, où se trouve déjà un monastère, Mar Thoma Sleeha. Il estime que ce n’est pas l’évêque qui est important, mais le service rendu: «Si je quitte mes responsabilités, Dieu choisira le plus capable pour cette charge».
Un autre évêque, Mgr Sebastianappan Singaroyan, du diocèse de Salem, dans le sud de l’Inde, a également quitté sa charge épiscopale le 19 mars dernier pour vivre dans la paroisse d’un village. Connu pour sa simplicité, il vit aujourd’hui dans le même diocèse de Salem et sert la paroisse locale. Mgr Jacob Muricken est né à Muttuchira, un village du diocèse de Palai, le 16 juin 1963. Il est entré au séminaire après avoir obtenu un master en économie et a été ordonné en 1993. (cath.ch/ucanews/eda/be)