Enzo Bianchi sommé par le Vatican de quitter la Communauté de Bose
En raison de «problèmes graves dans l’exercice de l’autorité», le Vatican a décidé qu’Enzo Bianchi ainsi que deux moines et une moniale devaient quitter le monastère de Bose, situé dans la province de Biella, dans la région Piémont, dans le nord-ouest de l’Italie.
Cette communauté monastique œcuménique, fondée en 1965 par Enzo Bianchi, rassemble des hommes et des femmes de confessions chrétiennes différentes qui cherchent à vivre le commandement évangélique d’être un «signe d’amour fraternel», dans le célibat et la vie commune.
Le prieur avait démissionné en 2017
Ce décret signé par le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, approuvé par le pape François, intervient après «un discernement prolongé et attentif» et après une visite apostolique organisée du 6 décembre 2019 au 6 janvier 2020, rapporte le 27 mai 2020 le site Vatican News. Un communiqué a également été publié sur le site de la Communauté de Bose. Cette mesure a été prise en «tenant compte de l’importance ecclésiale et œcuménique de la Communauté de Bose, tant au niveau national qu’international, et de l’importance qu’elle continue à jouer et du rôle qui lui est reconnu».
La décision du Saint-Siège a été prise après une inspection par trois envoyés du pape, au cours de laquelle de «graves problèmes» seraient apparus concernant «l’exercice de l’autorité». Enzo Bianchi – et avec lui deux frères et une sœur – a été invité à quitter sa résidence parce qu’il ne voulait pas concrètement renoncer à la gestion du monastère après sa démission en tant que prieur en 2017. Par conséquent, inévitablement, des tensions et des désaccords avaient éclaté avec son successeur, le Frère Luciano Manicardi, et avec d’autres moines, selon les résultats de la visite apostolique ordonnée par le Vatican.
Situation tendue et problématique
Les raisons de la décision romaine résultent «d’une situation tendue et problématique dans notre Communauté en ce qui concerne l’exercice de l’autorité du fondateur», indique un communiqué de la Communauté de Bose. Le fondateur, avec trois autres membres de la communauté, tous déchargés de toutes leurs responsabilités, ont été invités à déménager dans un autre lieu.
Suite aux difficultés rencontrées par la Communauté de Bose, le pape François avait mis sur pied une visite apostolique. Elle a été réalisée par le Père Guillermo León Arboleda Tamayo, abbé président de la congrégation bénédictine de Subiaco Mont-Cassin, le Père Amedeo Cencini, consulteur de la congrégation romaine pour les religieux, et Mère Anne-Emmanuelle Devêche, abbesse de Notre-Dame de Bon Secours de Blauvac, une abbaye de moniales trappistines, dans le département du Vaucluse.
Refus de la décision romaine
La communication de la décision du Saint-Siège, informe la Communauté de Bose, «a été faite dans le plus grand respect du droit à la confidentialité des personnes concernées. Toutefois, depuis la notification du décret, le rejet annoncé des mesures par certains destinataires a conduit à une situation de confusion et de malaise supplémentaires». Il a par conséquent été jugé nécessaire de préciser que les mesures concernent les Frères Enzo Bianchi, Goffredo Boselli, Lino Breda et Sœur Antonella Casiraghi, qui «devront se séparer de la communauté monastique de Bose et se déplacer dans un autre lieu, en perdant tous les postes actuellement occupés». (cath.ch/vaticannews/bose/be)