Equateur: «S’enrichir avec le Covid-19 est un crime très grave»
Alors que l’Équateur a entamé le 20 mai 2020 un prudent déconfinement, l’Église catholique critique de manière acerbe la gestion de la crise sanitaire par l’État et dénonce la ‘pandémie de corruption’.
L’Équateur est l’un des pays les plus touchés d’Amérique latine avec 34’000 cas et 2’800 morts (plus 1’700 autres décès probables annoncés par le gouvernement).
Intitulé « Crise et espoir », le communiqué presse salue le lancement de la phase de déconfinement, présentée par le gouvernement comme un ‘feu orange’. Cette phase permet notamment la réouverture des églises pour la prière personnelle et les confessions, mais pas encore pour les messes publiques.
Les évêques assurent que cette nouvelle étape représente un signe d’espoir et de rencontre après la pandémie. Mais ils soulignent que le coronavirus laisse une «empreinte de douleur et d’incertitude», due à la grave crise sanitaire, économique, politique, sociale et éthique que vit le pays.
Carences de l’État
Préoccupés par les difficultés que traversent les travailleurs et les entreprises, les évêques questionnent avec amertume, l’effondrement du système de santé qui n’était pas préparé pour affronter l’urgence et le nombre très élevé de malades, entraînant beaucoup de décès.
Selon les prélats, la pandémie aura mis à jour «les carences endémiques qui n’ont jamais été affrontées avec clarté et décision» par l’État, qui se retrouve aujourd’hui «surendetté et incapable de remplir ses obligations de santé, éducation, travail et sécurité».
Pandémie de la corruption
La Conférence épiscopale exprime une profonde indignation sur ce qu’elle qualifient de ‘pandémie de la corruption’ qui affecte la société. Les évêques dénoncent entre autres les irrégularités commises au sein des institutions de santé publique lors de l’achat de produits de protection, de médicaments et autres kits d’alimentation, considérant «ces enrichissements coupables et frauduleux comme des crimes très graves». (cath.ch/jcg/mp)