Les apparitions de Notre-Dame d'Amérique ne sont pas surnaturelles

L’évêque de Fort Wayne-South Bend, dans l’Etat américain de l’Indiana Mgr Kevin C. Rhoades a conclu après enquête, le 7 mai 2020, que les prétendues apparitions de Notre-Dame d’Amérique, survenues entre 1956 et 1959, n’étaient pas d’origine surnaturelle. Ces manifestations ont suscité un assez vaste élan de dévotion aux Etats-Unis qui perdure aujourd’hui.

Bien que la dévotion privée inspirée par les rapports des apparitions puisse se poursuivre sans nuire à la foi, Mgr Rhoades a déclaré inappropriée toute forme de dévotion publique.

L’enquête diligentée par le diocèse a porté sur de nombreuses apparitions rapportées par Sœur Mary Ephrem Neuzil, religieuse du Très Précieux Sang de Jésus de Dayton, dans l’Ohio, entre 1956 et 1959. La Vierge se serait identifiée à elle comme Notre-Dame d’Amérique. Sœur Neuzil est morte en 2000. Elle avait dit avoir eu d’autres communications ou locutions de Marie dans plusieurs diocèses ou elle a vécu tant avant qu’après les apparitions rapportées.

Apparitions entre 1956 et 1959

Dans une interview accordée au Catholic News Service, Mgr Rhoades a expliqué qu’il avait accepté la demande des cinq autres évêques concernés de former une commission de six théologiens et canonistes pour enquêter sur les apparitions. Il a été choisi comme évêque rapporteur de la commission parce que les apparitions présumées avaient commencé à Rome City, situé dans son diocèse.

La commission était «un groupe très équilibré ouvert à la possibilité que les apparitions soient authentiques», a noté Mgr Rhoades. Mais après un an d’étude de la vaste documentation de l’affaire, tous ses membres ont conclu que les apparitions n’étaient pas d’origine surnaturelle.

Des expériences religieuses subjectives

Dans leur déclaration, les six évêques admettent que Soeur Neuzil semble avoir été «honnête, moralement droite, psychologiquement équilibrée, dévouée à la vie religieuse et sans ruse». Ils reconnaissent également des fruits spirituels provenant de cette dévotion. Leur étude conclut néanmoins que les «apparitions» à Sœur Neuzil, devraient être décrites comme «des expériences religieuses intérieures subjectives plutôt que des visions et révélations extérieures objectives comme à Guadalupe, Lourdes ou Fatima».

Le rapport note également que le directeur spirituel de Sœur Neuzil, Paul F. Leibold, devenu plus tard archevêque de Cincinnati, avait déclaré «qu’il était incapable de porter un jugement sur la nature surnaturelle des visions ou des apparitions» et qu’il n’avait jamais pris aucune mesure pour promouvoir publiquement sa dévotion.

La dévotion privée reste autorisée

Les évêques concluent en relevant que puisque de nombreuses prières et articles religieux tels que les médailles ont été approuvés par «l’autorité ecclésiastique compétente», l’utilisation de ces matériaux pouvait continuer mais uniquement dans le cadre d’une dévotion privée.

La dévotion à Notre Dame d’Amérique s’est assez largement répandue aux Etats-Unis, dans nombre de paroisses et lieux de culte. Les messages des apparitions sont diffusés par divers sites internet et blogs proches des milieux catholiques conservateurs. Ils ont connu un regain d’intérêt face à la crise du coronavirus. Pour l’heure, le site officiel Our Lady of America ne fait ni mention, ni commentaire de la décision épiscopale. (cath.ch/cns/mp)