Garantir l'accès à l'éducation des migrants en temps de coronavirus
L’ accès à l’éducation pour les jeunes migrants pendant la crise de coronarivus doit être garanti à tous, soulignent les syndicats et les organismes de soutien aux migrants. Dans une lettre ouverte aux autorités cantonales diffusée le 27 avril 2020, les organisations appellent au respect de l’égalité des chances.
À la suite de la fermeture des écoles, liés à la crise du coronavirus, les cantons et les écoles ont rapidement fait en sorte que les enfants puissent effectuer des travaux scolaires à domicile et poursuivre ainsi leur formation. Cela fonctionne généralement assez bien, mais ceux qui ont le plus besoin de soutien, à savoir les enfants et les jeunes migrants, sont souvent restés sur la touche, constate la lettre ouverte.
Besoin de soutien supplémentaire
Les enfants dont les parents ne peuvent pas leur apporter un soutien suffisant, dont l’équipement informatique n’est pas adéquat ou qui ne maîtrisent pas suffisamment une langue nationale ont besoin d’un soutien supplémentaires. Sans cette aide, leurs chances de progresser dans l’apprentissage sont gravement compromises. Le droit à l’éducation doit être garanti pour tous les enfants et les jeunes.
Pour respecter ce droit, les signataires préconisent toute une série de mesures que l’instruction publique devrait mettre en oeuvre. Il s’agit notamment de fournir des offres d’éducation et des tâches par des canaux appropriés informatiques ou imprimés. Les enseignants doivent s’assurer qu’ils fixent les tâches d’apprentissage dans un langage simple et d’une manière très structurée.
Communication avec les parents
La lettre ouverte attire aussi l’attention sur la communication avec les parents de langue étrangère, si nécessaire par l’intermédiaire d’interprètes interculturels. Les conseils pour l’enseignement à domicile devraient être traduits dans les langues les plus importantes.
Les frais supplémentaires occasionnés par l’enseignement à distance doivent être pris en charge par les écoles et le département de l’instruction publique.
Les mineurs dans les centres d’asile
La situation des élèves de l’école obligatoire vivant dans les centres d’asile mérite une attention particulière. Les enseignants et les autorités scolaires doivent intervenir s’ils constatent que la protection de la santé des enfants et des jeunes dans les centres n’est pas garantie Par exemple, en cas d’absence de mesures d’hygiène, d’impossibilité de respecter la distance physique, de manque de soins médicaux, d’espace insuffisant pour la quarantaine, soulignent les signataires.
Les responsables doivent veiller à ce que élèves disposent de lieux adéquats et du temps approprié pour travailler aux tâches scolaires régulièrement et en toute tranquillité. Pour les mineurs non accompagnés (MNA), il faut augmenter la disponibilité des pédagogues sociaux qui soutiennent l’apprentissage dans le centre.
Assurer la santé des apprentis
Les signataires se préoccupent aussi de la protection de la santé des apprentis non seulement dans les écoles professionnelles mais aussi sur le lieu de travail. Si elle n’est pas garantie, les apprentis doivent rester à la maison et continuer à recevoir leur salaire.
Dans la situation actuelle, les jeunes migrants traumatisés par des expériences dans leur pays d’origine et pendant leur fuite souffrent parfois d’anxiété. Les enseignants doivent veiller à ce que qu’ils reçoivent un soutien social et psychologique.
Accès à l’enseignement secondaire et supérieur
Pour l’enseignement secondaire et supérieur, la principale préoccupation est de veiller à ce que les inégalités existantes ne s’aggravent pas. Les solutions proposées pour l’enseignement à distance ou à domicile doivent être pleinement accessibles à tous les étudiants. Si nécessaire, il s’agit de leur fournir le matériel adéquat, notamment un accès à internet suffisant qu’on ne trouve parfois pas dans les centres d’asile. (cath.ch/com/mp)