Suisse: les personnes en sous-emploi durement touchées par la crise
La crise du coronavirus touche particulièrement les personnes sous-employées, également en Suisse. Caritas Suisse demande à la Confédération de se pencher sérieusement sur ce problème.
En 2019, 357’000 personnes, environ 7,3 % de la population active, étaient concernées par le sous-emploi, note Caritas Suisse dans un communiqué du 23 avril 2020. Cela concerne les personnes travaillant à temps partiel contre leur volonté et qui seraient disponibles pour un emploi à temps plus élevé. Or, si le chômage a baissé, ces dernières années, le sous-emploi a augmenté et représente de plus en plus un problème. Il a de graves conséquences financières pour les personnes.
Les femmes touchées au premier plan
La crise du coronavirus le montre clairement, relève l’œuvre d’entraide catholique: dans les situations de crise, les travailleurs à faible revenu et ceux qui ont un emploi précaire sont les premiers à connaître des difficultés existentielles. De nombreuses personnes en sous-emploi bénéficient aujourd’hui d’une indemnité de chômage partiel. Cela signifie qu’elles ne reçoivent que 80% de leur salaire. Avec de petits revenus qui, dans des circonstances normales, suffisent déjà à peine pour vivre, cette perte de revenu est impossible à surmonter.
Le sous-emploi est également un problème de genre. Les femmes sont plus touchées que les hommes. En 2019, 73,6 % des personnes en situation de sous-emploi étaient des femmes. Ce sont surtout des mères — qu’elles soient célibataires ou en couple. Un certain nombre réduisent en effet leur temps de travail ou cessent de travailler à l’extérieur lorsque leurs enfants sont petits. Elles peinent ensuite à réintégrer le marché du travail.
Mieux harmoniser vie familiale et professionnelle
Caritas s’inquiète de cette évolution. Elle demande aux employeurs d’engager de sérieux efforts pour fournir des modèles de travail qui garantissent les moyens de subsistance. Le monde politique lui aussi devrait prendre le problème du sous-emploi au sérieux, note l’œuvre d’entraide. Il s’agit d’abord, selon elle, de mieux harmoniser vie familiale et vie professionnelle et de garantir la prise en charge extrafamiliale des enfants. Les offres de prise en charge extrafamiliale doivent être gratuites pour les familles pauvres, propose Caritas. En parallèle, il faut introduire l’obligation de formation continue pour garantir à tous les travailleurs, y compris les personnes les moins qualifiées, une intégration professionnelle durable. (cath.ch/com/rz)