Le Covid-19 plombe la Campagne œcuménique de Carême

Centrée sur le contrôle des semences, la Campagne œcuménique 2020 d’Action de Carême (AdC), Pain pour le prochain (PPP) et Etre partenaires est plombée par le coronavirus. Ses organisateurs ont dû renoncer à faire venir du Honduras l’invité de cette édition et les récoltes de dons pâtiront de l’annulation des messes et cultes. 

Tiziana Conti, responsable communication d’AdC, ne baisse pas les bras, mais le coup est dur. Les mesures de restrictions liées au coronavirus auront certainement un impact sur la campagne œcuménique de cette année.

Quel impact cette situation sanitaire a-t-elle sur la Campagne?
Pour nous, qui concentrons l’essentiel de notre action sur la période du Carême, l’épidémie du coronavirus tombe au plus mauvais moment. De plus, une partie de notre public, celui des paroisses en particulier, est particulièrement exposé aux risques liés au coronavirus et donc touché par les mesures restrictives des autorités. Vu l’annulation des messes et cultes et donc des collectes les encourageant à participer à nos actions, cela entraîne une perte financière importante, encore difficile à chiffrer. 

Les soupes de Carême, prévues pour récolter des dons, ont-elles aussi été annulées?
Oui alors qu’elles représentent un moment-phare de notre campagne, car elles sont dédiées, pour certaines d’entre elles, à nos actions. Des collaborateurs et collaboratrices d’Action de Carême et de Pain pour le Prochain s’y rendent normalement pour expliquer le thème de la campagne et les projets financés par les dons. Nous avons dû renoncer à accueillir l’invité de cette campagne, Octavio Sánchez Escoto, qui devait nous accompagner durant ces soupes et d’autres événements grand public, pour témoigner de la situation dans son pays et de son engagement. Il s’agit du coordinateur d’ANAFAE, une organisation partenaire qui promeut l’agroécologie et l’accès aux semences traditionnelles au Honduras.

Y a-t-il pour vous d’autres retombées liées à cette situation sanitaire? 
Oui, cinq conférences publiques ont aussi dû être annulées en Suisse romande et nous avons aussi dû renoncer à mettre sur pied la Journée des roses équitables, prévue le 21 mars, en faveur de projets dans le Sud que mènent conjointement AdC, PPP et Etre partenaires. Nous avons déjà reçu des centaines de roses pour cette action mais nous ne pourrons ni les vendre ni les distribuer. C’est vraiment triste et regrettable.

«Pour nous, qui concentrons l’essentiel de notre action sur la période du Carême, l’épidémie du coronavirus tombe au plus mauvais moment.»

Quelle solution proposent les organisateurs de la campagne pour tenter de compenser ce manque à gagner?
Nous envisageons d’envoyer à nos paroissiens un paquet de soupe instantanée, assorti d’un bulletin de versement en faveur de la campagne œcuménique. Il s’agit bien entendu d’une mesure symbolique, d’un clin d’œil pour remplacer les soupes de Carême annulées.

D’autres actions se poursuivent-elles, malgré la situation sanitaire?
Oui, celle de «Pain du partage». Cette action invite les boulangeries à reverser 50 centimes pour chaque pain vendu en faveur de nos projets dans le Sud. 

Dans quel état d’esprit êtes-vous par rapport à cette campagne 2020?
On ne baisse pas les bras. Avant que n’entrent en vigueur les mesures de restriction liées au coronavirus, on a tout de même réussi à mobiliser plus d’un millier de personnes dans le monde pour écrire une lettre au Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO). L’objectif est de demander aux autorités d’arrêter de glisser dans les accords de libre-échange négociés actuellement avec la Malaisie des lois qui interdisent aux paysans de s’échanger ou de vendre leurs propres semences. Nous avons demandé à tous ceux qui ont adressé cette lettre au SECO de se prendre avec en photo et nous avons reçu des photos de tous les continents. Ce résultat est encourageant et l’action se poursuit au moins jusqu’à mi-avril. (cath.ch/cp)