Nigeria: campagne interreligieuse pour promouvoir l’amour et la paix
Un groupe interreligieux de 500 personnalités du Nigeria, membres des Organisations nationales religieuses et interconfessionnelles pour la paix (NIFROP), a lancé le 21 février 2020, une «campagne d’amour entre l’église et la mosquée» pour combattre l’influence du groupe djihadiste Boko Haram.
Les responsables religieux nigérians ont lancé leur campagne à l’issue d’une période de prière et de jeûne commune pour l’unité et la paix au Nigeria, qui a duré 21 jours.
La NIFROP est composée de fidèles chrétiens et musulmans rassemblés pour prier et intercéder en faveur du bien commun du Nigeria. Créée il y a quelques années, elle a déjà organisé plusieurs séminaires, ainsi que des programmes destinés à aider les fidèles des différentes religions à cohabiter pacifiquement et à parler d’une seule voix pour la paix et l’unité du pays.
Une démarche «d’origine divine»
Dans leur communiqué, repris par plusieurs médias nigérians, ils ont indiqué que la campagne est «d’origine divine et doit être strictement respectée». Les membres de la NIFROP ajoutent que la campagne vise à contrer tous ceux qui veulent déstabiliser le pays et provoquer une guerre religieuse, par le biais de Boko Haram. «Ces terroristes n’ont rien à voir avec le christianisme ou l’islam. Un message fort devrait être envoyé à tous pour qu’ils comprennent que Boko Haram, les ravisseurs, les bandits, les groupes criminels, et tous les terroristes, n’ont rien à voir avec le christianisme ou l’islam. Qu’ils trouvent la paix aux yeux de Dieu et se détournent de leurs mauvaises intentions et de leurs actes», ont-ils souligné.
Les organisateurs de la campagne ont appelé tous les guides religieux du pays à se joindre à la démarche, en allant prêcher l’évangile de l’amour et de l’unité du Nigeria dans les lieux de culte.
Début février 2020, un séminariste catholique de 18 ans a été retrouvé mort dans le diocèse de Kaduna, au Centre-Nord du Nigeria. Il avait été enlevé le 8 janvier par des hommes armés, appartenant probablement à Boko Haram. Les terroristes ont également exécuté, le 21 janvier 2020, le pasteur Lawan Andimi, président de l’Association chrétienne du Nigeria (CAN) dans l’Etat d’Adamawa, au nord-est du pays.
Huit mille personnes tuées par Boko Haram
Les violences exercées par le groupe radical musulman, affilié depuis 2015 à l’Etat islamique (EI), se perpétuent depuis 2009. Boko Haram mène des attaques aussi bien contre les forces de sécurité, les chrétiens, les musulmans, les églises ou les mosquées. Ils réalisent aussi régulièrement des enlèvements et des razzias au Nigeria et dans les pays voisins: Cameroun, Tchad et Niger.
Selon des estimations de l’ONU, d’Amnesty international et de Human Rights Watch, le groupe a assassiné, depuis le début de son insurrection, plus de 8’000 personnes. Il a également enlevé entre 2’000 et 7’000 femmes pour en faire des esclaves sexuelles. (cath.ch/ibc/ag/rz)