Avoir des papiers ouvre la voie de la formation | © Christine Bärlocher/Caritas Suisse
Suisse

Bilan positif pour l'opération Papyrus à Genève

Les associations et syndicats membres du Collectif de soutien aux sans-papiers de Genève tirent un bilan très positif de l’opération Papyrus. Lancée par l’Etat de Genève, entre février 2017 et décembre 2018, cette mesure a permis de régulariser 2’390 personnes dont un grand nombre de familles.

Les partenaires de terrain, dont Caritas Genève, le Centre social protestant (CSP) et l’Entraide protestante (EPER) ont été impliqués dès les premières étapes dans l’élaboration du projet Papyrus visant à régulariser des personnes sans statut légal vivant et travaillant depuis de nombreuses années à Genève.

Les associations et syndicats ont assuré plus de 2’230 heures d’informations et de conseils professionnels, confidentiels et gratuits aux personnes concernées Elles ont organisé et animé une vingtaine de séances d’information publiques. Les membres du collectif de soutien aux sans–papiers ont ainsi déposé 1’264 dossiers correspondant à 1’931 personnes soit les deux tiers des demandes.

Construire son avenir à Genève

Les personnes régularisées peuvent désormais construire leur avenir à Genève sereinement, en bénéficiant de leurs droits et en s’acquittant de leurs devoirs comme tous les autres résidents de ce canton, se réjouissent les organisations.

Avec l’obtention d’un permis, elles peuvent entamer des formations, sortir des situations d’exploitation au travail, trouver des emplois plus stables, conclure un bail ou encore défendre leurs droits lorsqu’elles sont victimes d’un délit sans craindre d’être dénoncées et expulsées.

Collaboration étroite avec les autorités

La mise en oeuvre de Papyrus a reposé sur une collaboration très étroite non seulement entre les associations, mais également avec les différents services de l’administration cantonale ainsi qu’avec les autorités politiques.

Parmi les éléments positifs de l’opération, le collectif relève plusieurs points. La procédure simplifiée, basée sur des critères objectifs et transparents, a permis de conseiller de manière adéquate les personnes  et de garantir la sécurité juridique de la procédure. Le très faible nombre de refus, inférieur à 1% des demandes, démontre le sérieux du travail de préparation.

La possibilité de déposer une demande sans devoir bénéficier du soutien de son employeur a permis de ne pas exclure les personnes vivant des situations d’exploitation. L’opération Papyrus a ainsi permis de faire la lumière sur de nombreuses situations d’abus dans le domaine du travail ou du logement.

Les associations ont pu constater aussi une prise de conscience des employeurs dans l’économie domestique quant à leurs obligations, entraînant une amélioration des conditions de travail.

Les demandeurs d’asile exclus

Le principal bémol du collectif est que les personnes relevant du domaine de l’asile n’ont pas pu bénéficier de l’opération Paryrus, même celles qui vivent depuis longtemps à Genève et y sont bien intégrées.

Encourager les autres cantons

La problématique n’étant bien sûr pas réglée de manière définitive, les associations et syndicats estiment qu’il est nécessaire de maintenir le dispositif. Ils espères aussi que l’expérience genevoise encourage d’autres cantons à faire de même. (cath.ch/com/mp)

Avoir des papiers ouvre la voie de la formation | © Christine Bärlocher/Caritas Suisse
21 février 2020 | 14:56
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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