Perquisition chez un ancien cadre de la Secrétairerie d'Etat

Le promoteur de justice du Vatican, Gian Piero Milano, a ordonné la perquisition le 18 février 2020 du logement et du bureau de Mgr Alberto Perlasca, responsable du bureau administratif de la Première section de la Secrétairerie d’Etat entre 2009 et 2019. Cette opération a été réalisée dans le cadre de l’enquête sur les investissements financiers et immobiliers de la Secrétairerie d’Etat, a annoncé le Saint-Siège le même jour.

L’Institut pour les œuvres de religion (IOR) – la banque du Vatican – et le Bureau du réviseur général – l’autorité anticorruption du Saint-Siège – ont déposé une plainte en octobre 2019 «concernant des transactions financières effectuées dans le passé». Celles-ci concerneraient au premier chef l’acquisition en 2012 d’un immeuble dans un quartier luxueux de Londres pour 200 millions d’euros dont l’origine du financement n’est pas encore établie.

A la suite des premiers interrogatoires

Dans le cadre de cette affaire, Gian Piero Milano, promoteur de justice, et son adjoint Alessandro Diddi, ont ainsi ordonné la saisie de documents de Mgr Perlasca, alors responsable du bureau administratif de la Première section de la Secrétairerie d’Etat. Nommé à ce poste en 2011 par le cardinal Tarcisio Bertone, le prélat italien gérait les finances des fondations du Vatican, mais aussi le Denier de saint Pierre, ainsi que toutes les offrandes envoyées par les fidèles au pontife pour les missions de l’Eglise et enfin la subsistance de la Curie romaine. Le prélat est depuis juillet 2019 substitut du promoteur de justice du Tribunal suprême de la Signature apostolique.

 La perquisition a été décidée dans ses bureaux et son logement suite aux «premiers interrogatoires des fonctionnaires mis en examen et suspendus de leurs fonctions», précise le communiqué du Saint-Siège.

Le Denier de Saint-Pierre pas concerné

En octobre 2019, cinq personnes – quatre laïcs et un prêtre – avaient été perquisitionnées, interrogées et interdites de circuler sur le territoire du Vatican dans cette enquête. Le bureau du promoteur et le corps de gendarmerie poursuivent leurs enquêtes de comptabilité administrative et leurs activités de coopération avec les autorités d’enquête étrangères, peut-on encore lire dans le communiqué.

Alors que l’on soupçonnait les fonds investis à Londres de provenir du Denier de saint Pierre, le cardinal Angelo Becciu, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, a assuré que ce n’était pas le cas. S’exprimant en marge de la présentation d’un ouvrage le 17 février, le haut prélat, qui a été substitut pour les Affaires générales entre mai 2011 et juin 2018, a affirmé que l’argent a été contracté par une «hypothèque» permettant de laisser les fonds du Saint-Siège «tels quels». (cath.ch/imedia/ah/mp)

19 février 2020 | 00:56
par I.MEDIA
Temps de lecture : env. 2  min.
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