Le Denier de saint Pierre n'a pas été utilisé pour des spéculations
Les fonds du Denier de saint Pierre n’ont pas été utilisés pour effectuer les spéculations dont le Vatican est accusé, a affirmé le 17 février 2020, le cardinal Angelo Becciu. L’ancien substitut pour les Affaires générales de la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège est revenu sur l’affaire de l’achat de l’immeuble londonien dont l’origine des fonds serait obscure.
Le cardinal Becciu était présent lors d’une conférence de presse organisé par le journaliste italien Francesco Antonio Grana pour présenté son ouvrage intitulé Extra Omnes. Le livre se concentre sur les coulisses des deux derniers conclaves. Son titre se réfère à la phrase prononcée par le maître des célébrations liturgiques en fermant les portes de la chapelle Sixtine lors du début d’un conclave.
Une bonne opération immobilière
Présent à cette conférence, le cardinal Becciu a été interrogé sur l’opération financière ayant conduit à l’acquisition en 2012 d’un immeuble à Londres et sur l’origine des fonds utilisés. L’achat de cette propriété fait actuellement l’objet d’une enquête judiciaire impliquant l’Autorité d’information financière (AIF) – l’autorité anti-blanchiment du petit Etat – et la Secrétairerie d’Etat.
On n’a «pas utilisé l’argent des pauvres ou le Denier de saint Pierre pour effectuer des spéculations», a certifié le prélat, substitut pour les Affaires générales entre mai 2011 et juin 2018. L’argent utilisé pour cet achat a été contracté par une hypothèque permettant de laisser les fonds du Saint-Siège «tels quels».
Les intérêts des banques étant faibles, cela semblait une opportunité favorable pour améliorer le rendement du capital et le mettre à la disposition des besoins du Saint-Siège, a expliqué le responsable curial. Il est donc formel: le Denier de saint Pierre n’a pas été affecté par cet investissement perçu comme une occasion propice de faire fructifier au mieux le capital de la Secrétairerie d’Etat.
Cette opération a été enviée par beaucoup, car avec le Brexit, la valeur du bâtiment aurait triplé, a encore affirmé le cardinal. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le Vatican investit dans l’immobilier: cela a été fait à Rome, comme dans d’autres villes. Cet immeuble londonien est actuellement entre les mains du Saint-Siège. Et c’est au pape de décider si cet achat est à maintenir ou à vendre. Dans tous les cas, il n’y aura pas de pertes, garantit le cardinal Becciu.
Aide économique pour les besoins de l’Eglise et pour les œuvres de charité du pape en faveur des pauvres, le Denier de saint Pierre est récolté chaque année auprès des fidèles le 29 juin. (cath.ch/imedia/pad/mp)