En Méditerranée, la sécurité des migrants reste très précaire | © UNHCR/Flickr/CC BY-SA 2.0
Suisse

Caritas Suisse veut donner la priorité à la sécurité des migrants

La Confédération doit mener, en matière de migration, une politique extérieure humaine et cohérente, qui se soucie des causes, demande Caritas Suisse. Dans sa nouvelle prise de position, l’organisation catholique demande notamment que l’aide ne soit pas conditionnée au retour des migrants dans leurs pays d’origine.

Les tragédies migratoires perdurent dans les pays d’Afrique du Nord, dans la région du Sahel, au large de la Libye et en mer Égée, rappelle Caritas Suisse dans un communiqué du 6 février 2020. Face à cela, l’organisation basée à Lucerne estime que l’aide humanitaire, ainsi que la protection des migrants, doivent être la préoccupation première de la politique extérieure de la Confédération. Elle doit contribuer à sécuriser les mouvements migratoires internationaux et à les réguler en conséquence.

Ne pas financer les autocrates africains

Mais, pour Caritas, il faut agir également sur les causes de la migration en créant de meilleures perspectives dans les pays d’origine, notamment grâce à une forte coopération au développement. «Il est réducteur et problématique de croire que la politique extérieure de la Confédération en matière de migration doit servir à dissuader les migrants de chercher à fuir la pauvreté et à rapatrier ceux qui sont venus chercher du travail chez nous, affirme l’œuvre d’entraide. Les fonds de la Direction du développement et de la coopération (DDC), ou d’autres moyens destinés au développement ne doivent pas être conditionnés au retour des migrants dans leurs pays d’origine». Pour Caritas, ils ne sauraient non plus être proposés en contrepartie de contrôles répressifs aux frontières et d’autres mesures visant à empêcher la migration. «Il n’est pas question d’accorder un soutien financier et matériel aux autocrates africains, ni par la voie bilatérale ni en coopération avec l’UE, pour qu’ils empêchent par la violence leurs populations de migrer».

Favoriser le développement dans les pays

L’œuvre d’entraide demande que la Suisse exprime une opposition aussi véhémente que visible à la déshumanisation de la politique migratoire internationale. «Elle doit résister à la tendance internationale à instrumentaliser la politique de développement au service de la politique de sécurité». Selon Caritas, la Suisse doit, en vertu de sa tradition humanitaire et dans son propre intérêt, mener une politique extérieure cohérente en matière de migration, dans une vision à long terme, et qui tienne compte des causes. Ceci afin de favoriser les possibilités de vie et de développement des habitants des pays pauvres et de promouvoir un développement pacifique et durable sur le plan mondial. (cath.ch/com/rz)

En Méditerranée, la sécurité des migrants reste très précaire | © UNHCR/Flickr/CC BY-SA 2.0
6 février 2020 | 12:22
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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