Des accusations plus précises contre l'abbé Frochaux
Les accusations d’abus sexuels à l’encontre de l’abbé Paul Frochaux, écarté de son ministère de curé de la cathédrale de Fribourg, le 4 février 2020, se précisent. La presse alémanique a retrouvé le protagoniste de l’affaire qui donne une version détaillée des faits remontant à 1998.
Le Tages Anzeiger de Zurich et la télévision alémanique SRF publient le 5 février, le témoignage inédit de l’homme aujourd’hui âgé de 39 ans, et enseignant dans une université, qui accuse le prêtre d’avoir abusé de lui, en 1998. L’abbé Frochaux, alors curé à la paroisse de Morges, faisait office de figure paternelle pour le jeune homme dont la mère vivait seule. Il fréquentait régulièrement l’église pour servir la messe ou jouer de l’orgue contre un peu d’argent de poche. Il était invité à la cure et avait participé à des pèlerinages avec la paroisse à Rome et à Paris.
L’abus se serait déroulé lors d’un séjour dans un chalet de Torgon (VS) dont le prêtre était copropriétaire. Le jeune homme était alors âgé de 17 ans. «Il a abusé de mon intimité et de ma confiance. J’ai eu le sentiment d’avoir été violé.» Après l’agression, le jeune homme n’a pas porté plainte jusqu’à ce qu’une amie l’aide à reconnaître son statut de victime. En 2001, il a contacté l’évêque de l’époque pour dénoncer le cas. Une audition a alors eu lieu à l’évêché en présence de Paul Frochaux, du vicaire général, de lui-même et de l’amie en question. Mais l’affaire n’a pas été plus loin.
Le prêtre lui aurait écrit ensuite une lettre évoquant un dérapage unique et le mettant sur le compte de la crise de la cinquantaine.
«Il n’y a pas de dossier», avait répondu, le 29 décembre 2019, à cath.ch le prêtre mis en cause. Une confrontation a eu lieu à l’évêché en présence du vicaire général Rémy Berchier, qui a protocolé cet entretien. «L’affaire était close. Cette histoire a été réglée à la satisfaction des deux parties. Il ne s’est rien passé entre ce garçon et moi», concluait-il.
De son côté, Me Maurice Harari, l’avocat chargé de l’enquête diligentée par Mgr Morerod après les dénonciations de l’abbé Mekongo, a indiqué n’avoir pour l’heure pas eu de contact avec le plaignant cité par le quotidien alémanique. (cath.ch/ta/mp)