Soupes de carême et loi sur l’hygiène alimentaire: l'avenir semble être rassurant | © Action de carême
Suisse

Soupes de carême remises en cause par l’hygiène alimentaire?

La paroisse réformée de Fribourg a décidé d’interrompre les repas chauds après le contrôle du Service de la sécurité alimentaire (SAAV). Les soupes de carême seront-elles aussi bientôt concernées?

Après 20 ans d’activité, la paroisse fribourgeoise a dû clore cet offre solidaire très appréciée, à cause des obligations requises devenues ingérables pour un tel service bénévole.

«Dans ces conditions, nous ne pouvons plus proposer ces repas. Nous devrions former des bénévoles et trouver un responsable. Tout devient compliqué alors que ce n’est pas l’esprit de ces repas», témoigne Paul-Albert Nobs, président du conseil de paroisse de la communauté réformée de Fribourg, au quotidien La Liberté. 

Exigences légales strictes

Suite à un contrôle du SAAV, la paroisse a en effet décidé de renoncer à poursuivre cette initiative solidaire les mercredis et les vendredis.

«Nous comprenons parfaitement les exigences légales posées par votre service», écrit la paroisse dans une lettre adressée au SAAV. «Le respect de celles-ci supposerait cependant la mise en œuvre de moyens importants qui passeraient immanquablement par l’engagement de professionnels. La paroisse ne peut pas se permettre d’engager des moyens financiers importants pour rétribuer ces personnes, à moins de fixer un prix de repas couvrant cette dépense, ce qui n’est justement pas le but de l’opération.»

Le SAAV a réagit à la décision, en estimant que «les mesures demandées pouvaient être exécutées par le personnel bénévole actuel», sans mesures supplémentaires nécessaires.

Comme le rappelle La Liberté, le message du 25 mai 2011 du Conseil fédéral précise que «la loi fédérale sur les denrées alimentaires (LDAI) est applicable dès que les produits sont vendus ou remis à des tiers. Il en va de même pour les monastères, les soupes populaires, les soirées de scouts et les cantines d’établissements scolaires.»

Soupes de carême concernées?

Une application toujours plus stricte de la LDAI pourrait-elle donc avoir des conséquences importantes aussi sur l’organisation des soupes de carêmes?

«Il est difficile d’estimer les répercussions éventuelles sur les bénévoles des soupes de carême», affirme Dorothée Thévenaz Gygax, d’Action de Carême (AdC). «Car ce sont les paroisses qui gèrent la préparation et toute la logistique de ce projet particulier. De ce point de vue, elles sont complètement autonomes», précise la responsable Sensibilisation et coopérations à AdC.

«Nous incitons les paroisses à proposer ces soupes durant le temps de carême et leur offrons le matériel d’information pour nos campagnes thématiques, ainsi que les personnes ressources».

Végétariennes et préparées à domicile

«Une législation et des contrôles très stricts pourraient nous interpeller à l’avenir», indique Tiziana Conti, chargée de communication à AdC. «Mais les paroisses vont trouver les moyens de relever le défi. Car il serait dommage que cette initiative si importante de solidarité et de partage doive cesser pour des raisons d’hygiène ou de logistique. La responsable médias évoque en outre l’importance des soupes de carême pour la récolte de fonds qui financent les différents projets d’AdC.

«Il ne faut pas oublier que les soupes sont pratiquement toutes végétariennes, qu’elles sont préparées très souvent au domicile des bénévoles et ensuite amenées à la salle paroissiale le jour même», précise Tiziana Conti. «Il n’y a donc pas de soucis concernant le stockage. En 60 ans de soupes de carême nous n’avons jamais constaté de problèmes d’intoxication alimentaire». Les soupes de carême, du moins pour l’instant, ne seraient donc pas menacées par des règles d’hygiène alimentaire. (cath.ch/laliberté/dp)

Soupes de carême et loi sur l’hygiène alimentaire: l'avenir semble être rassurant | © Action de carême
20 janvier 2020 | 17:44
par Davide Pesenti
Temps de lecture : env. 2  min.
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