Mgr Gregorios Yohanna Ibrahim, archevêque syriaque orthodoxe d'Alep, et Mgr Boulos Yazigi, archevêque grec orthodoxe d'Alep et Iskenderun | © DR
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Les deux archevêques orthodoxes d’Alep enlevés en 2013 sont morts

Les deux archevêques orthodoxes d’Alep, enlevés en Syrie en avril 2013 par un groupe djihadiste  seraient morts. Mgr Boulos Yazigi, métropolite grec-orthodoxe et frère du patriarche grec-orthodoxe Jean X d’Antioche, et Mgr Youhanna Ibrahim, métropolite syriaque-orthodoxe, ont été assassinés en décembre 2016, rapporte l’agence d’information vaticane Fides.

Disparus le 22 avril 2013 sans laisser de traces dans la zone comprise entre Alep et la frontière turque, ils auraient été assassinés par le groupe djihadiste Nour al-Din al-Zenki, groupe salafiste financé et armé tant par l’Arabie Saoudite que par les Etats-Unis, selon Fides. L’agence fait référence à une enquête réalisée par une équipe conduite par Mansur Salib, chercheur syrien résidant aux Etats-Unis, et diffusée au travers de la plateforme numérique medium.com .

Piège tendu

Selon ce qu’indiquent les auteurs de l’enquête, le 22 avril 2013, les deux archevêques orthodoxes avaient quitté Alep à bord d’un pick-up Toyota conduit par le chauffeur Fatha’ Allah Kabboud dans le but d’aller traiter la libération de deux prêtres, le Père Michael Kayyal, de l’Eglise arménienne catholique et le grec orthodoxe Maher Mahfouz, enlevés précédemment par des groupes djihadistes qui contrôlaient alors les territoires se trouvant à l’est d’Alep.

Mgr Boulos Yazigi et Mgr Gregorios Yohanna Ibrahim seraient tombés dans un piège, les deux prêtres susmentionnés ayant été enlevés pour servir d’appât et rendre possible l’enlèvement des deux archevêques. La voiture dans laquelle se trouvaient ces derniers fut bloquée par le groupe des ravisseurs et leur chauffeur, Fatha’ Allah Kabboud, un catholique de rite latin, père de trois enfants, tué d’une balle dans la tête. L’enlèvement ne fut revendiqué par aucun groupe.

Services occidentaux et turcs

Au cours des mois et des années qui suivirent, ont circulé à plusieurs reprises des indiscrétions et des annonces d’une prochaine libération qui se sont toujours révélées infondées. L’enquête publiée sur medium.com fait état de l’implication dans l’enlèvement de personnages liés au MIT, le service de renseignement turc. Les auteurs affirment que l’enlèvement et la détention des deux prélats ont eu lieu dans des zones devenues à l’époque «un réceptacle de services secrets étrangers» où auraient pu difficilement opérer sans appuis des «terroristes ordinaires».  

L’affaire de la disparition des deux métropolites a été rythmée par des fausses pistes et des diffusions de fausses informations comme celle datant de quelques jours après leur enlèvement qui les donnait pour libres et en route pour la cathédrale syro orthodoxe d’Alep. Une multitude de chrétiens de la ville s’étaient réunis inutilement pour les attendre.

Les dépouilles mortelles pas retrouvées

L’enquête officielle – reconnaît le dossier – n’est pas encore conclue dans la mesure où il n’a pas été possible de retrouver les dépouilles mortelles des deux ecclésiastiques. Les enquêteurs affirment que les deux métropolites auraient été tués et enterrés dans un lieu non précisé en décembre 2016, alors que les zones à l’est d’Alep étaient sur le point d’être reprises par l’armée syrienne.

Selon Fides, l’enquête publiée sur medium.com peut être utile pour éclairer des détails sur la dynamique de l’enlèvement et les premières phases de celui-ci mais elle ne semble pas apporter d’éléments de certitude utiles à faire la lumière de manière définitive sur le sort des deux archevêques disparus en 2013. (cath.ch/fides/be)

Mgr Gregorios Yohanna Ibrahim, archevêque syriaque orthodoxe d'Alep, et Mgr Boulos Yazigi, archevêque grec orthodoxe d'Alep et Iskenderun | © DR
16 janvier 2020 | 17:20
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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