La Madone des Larmes, miracle à Syracuse (3/7)
La Vierge s’est manifestée de nombreuses fois en Europe. Cependant, si les apparitions de Lourdes ou Fatima sont très connues, ce n’est pas le cas de celles d’Italie. En cette fin d’année, I.MEDIA vous propose de découvrir sept de ces apparitions extraordinaires. Aujourd’hui, les larmes de la statue de la Vierge de Syracuse.
Dans la nuit du 29 août au 1er septembre 1953, la chaleur peine à tomber sur le vieux port de Syracuse. A quelques mètres de là, via degli Orti di San Giorgio, Antonina Lucia Giusto et Angelo Iannuso vivent une nuit très éprouvante. Le jeune couple attend son premier enfant, mais la grossesse se passe mal et Antonina, terrassée par la douleur, est alitée sans parvenir à dormir. Le mari fait les cent pas, écoutant impuissant les hurlements de douleur de sa femme.
A trois heures du matin, la douleur se fait encore plus intense et Antonina Lucia Giusto en perd la vue. Elle ne la retrouvera qu’au matin, à 8h30. C’est alors qu’elle est témoin d’un des miracles mariaux les plus surprenants.
A côté du lit est placé un demi buste de plâtre émaillé, grand d’une vingtaine de centimètres, fixé sur un tableau représentant la Vierge Marie tenant dans sa main son Cœur Immaculé. Il leur a été offert en mars pour leur mariage par la belle-sœur d’Antonina, Grazia Iannuso. Elle avait acheté le buste 2500 lires dans un magasin de la ville. Le modèle, fort commun, sortait des usines d’arts plastiques de Bagni-di-Luca.
Des larmes coulent des yeux de la statue
Alors qu’Antonina reprend ses esprits et retrouve la vue, la petite statue de la Vierge se met à pleurer des larmes. La jeune fille ne souffre plus, elle est sauvée! La «lacrimation» cesse alors et reprend à de nombreuses reprises pendant toute la journée. Le miracle se reproduira 58 fois. La nouvelle de la guérison et du miracle parvient aux oreilles des voisins du couple, puis à celles du quartier avant de gagner toute la ville.
Etant donnée la taille modeste de la statue, on la nomme «la Madonnina», ‘la petite Madone’. Venant de toute la ville, une foule se presse pour aller voir le miracle, et la maison du couple est visitée par des centaines de témoins. Des malades incurables sont alors amenés, et guérissent tous miraculeusement.
Un phénomène scientifiquement inexplicable
Devant de tels attroupements, la police est appelée. D’abord sceptiques, les agents tombent à genoux devant le buste en constatant la véracité du miracle. Mais déjà nombreux sont les détracteurs qui croient à la possibilité d’une supercherie.
Le Père Giuseppe Bruno, curé d’une paroisse proche, est appelé et constate lui aussi la lacrimation. Désemparé, il prévient son évêque, Mgr Giuseppe Cannarella. Prudent, ce dernier demande une analyse scientifique des faits. Le curé et l’évêque se rendent donc immédiatement dans un laboratoire pour faire examiner le liquide excrété par la statue.
Une commission scientifique constituée d’un chimiste et de plusieurs médecins est mise sur pied. Elle finit par conclure que le phénomène est inexplicable scientifiquement: les larmes sont bien reconnues comme étant humaines, la statue n’est pas truquée et ne comporte pas de cavité cachée.
L’Eglise reconnaît le miracle le 13 décembre 1953. La même année, le pape Pie XII évoque «le langage mystérieux de ces larmes», se refusant cependant à interpréter le miracle qui est encore trop récent. En 1957, un projet de sanctuaire voit le jour. Le bâtiment, très moderne, est inauguré en 1966 et élevé au rang de basilique par saint Jean-Paul II en 1994. Dans ce bâtiment sont conservées «les larmes de Marie».
Le 2 septembre 2018, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, s’est rendu dans le sanctuaire de la Madone. Pour lui, les larmes de Marie sont des «larmes d’espérance qui dissolvent la dureté des cœurs», «l’antidote qui nous pousse à œuvrer pour alléger la souffrance par des initiatives de paix, des gestes et des paroles responsables». Quand la Vierge pleure, cela signifie qu’il ne peut «y avoir d’espace dans le cœur du chrétien pour la haine», mais seulement pour ceux qui souffrent. (cath.ch/imedia/cd/bh)
Si les apparitions de la Vierge Marie à Lourdes ou à Fatima sont mondialement connues, et donnent lieu à de grands pèlerinages, la réputation d'autres n'a pas dépassé le cadre d'une région ou d'un pays. C'est le cas de diverses apparitions en Italie. I.Media propose d'en découvrir quelques unes.