En Inde aujourd’hui les filles sont considérées comme un tel fardeau que

Inde – TV Fille BBC TFI, un samedi à 13 heures

des milliers de fillettes sont assassinées à la naissance par leurs propres

parents chaque année. (Cela évite de les nourrir, le problème des dotes,

notamment).

D’autres femmes se tournent vers la science et la technique pour décider

du sort de leur enfant à naître. Tan….. (un nom) veut connaître le sexe

de l’enfant qu’elle porte. Si c’est une fille, elle interrompra sa grossesse.

La demande d’ecographie ne cesse d’augmenter. A lui seul, un médecin

….. a identifié 30’000 foetus féminins. Pratiquement toutes ses patientes

enceintes de filles se sont faites avortées. Dans le cas de Tan…. c’est

une fille. La plupart des familles considèrent la naissance d’une première

fille comme une malchance. L’arrivée d’une seconde comme un désastre et en

naît une troisième, c’est pour une vraies tragédies.

Dans l’extrême sud de l’Inde… Un bled, une région… Le village cache

de terribles secrets. Le manque de terres cultivables et le chômage poussent les parents à tuer leurs filles pour essayer de soulager leur misère.

Cette famille gagne un dollars par jour. Pas de quoi nourrir sa famille.

Ils ont eu une première fille, il y a trois ans. Et puis, alors qu’ils (le

couple) espéraient un garçon, deux ans après, sa femme va mettre au monde

une deuxième fille. …. «On se bat pour survivre, on n’arrive déjà pas à

élever cette fille. C’est pour cela qu’on en voulait pas d’autre. Alors

nous l’avons tuée». Ils l’ont empoisonnés avec le suc d’une plante vénéneuse. «On lui a donné dans une tasse, comme les femmes donnent du lait à

leurs enfants. Le bébé a crié pendant 15 minutes. Et puis il est mort».

C’est elle, la mère de la maman, qui a administré le poison. Ce sont souvent les belles-mères qui tuent les enfants. «C’était triste (la belle-mère

parle), mais je l’aurais été beaucoup plus si elle avait vécu. C’est donc

pour ça que nous l’avons tuée… pour éviter ……

D’un village à l’autre, la terrible histoire se répète invariablement.

Les petites filles ne sont considérées que comme des fardeaux. Et quand elles grandissent, le travail qu’elles font à la maison ou aux champs ne

compte absolument pas. «Une telle a déjà tué deux de ces fillettes. Elles

explique comment elle les a tué en leur pressant une serviette mouillée sur

le visage jusquu’à étouffement de l’enfant. Dans le village de Jan… les

infanticides ont augmenté avec la pauvreté et de nos jours c’est prsque devenu une routine.

Les filles ont besoin de ceci ou cela, d’un sari… un garçon n’a besoin

que d’un pagne. Regardez, cette petite fille, pour le moment une culotte

lui suffit. Mais qu’est-ce qu’on fera quand elle sera plus grande? «Les

hommes sont tous des ivrognes… ils ne font rien pour l’éducation des filles. Alors que peuvent faire les femmes?

Huit bébés ont été tués dans ce petit village l’année dernière. Et une

fois de plus ça n’est pas un cas unique. Chaque année dans cette partie de

l’Inde, des milliers de petites filles sont empoisonnées, étouffées ou même

battues à mort par leur propre famille. Un massacre que ni le gouvernement

ni les médecins ni les infirmières ni même la police n’ont essayé d’enrayer. Ils acceptent cela comme une fatalité.

Dans une clinique prénatale, on estime que 4 petites filles sur 10 sont

tuées. Les mères en gardent une, parfois deux, mais la pression est telle,

à chaque nouvelle fille, qu’elle tue les autres. Toutes les cliniques encouragent la contraception. Mais ces femmes risquent toutes d’avoir un fils

et multiplient les grossesses jusqu’à ce que leurs voeux soient exaucés.

Vous êtes enceinte de huit mois, vous ferez-vous stériliser après la

naissance de cet enfant? Si c’est un garçon oui, pas si c’est une fille. Si

c’est une fille la garderez-vous? Non, nous ne la garderons pas. Pourquoi

dites-vous ça. «on n’en a pas les moyens». Nous sommes trop pauvres. Nous

ne pouvons même pas acheté du riz». Alors que ferez-vous si c’est encore

une fille? «On ne veut pas de fille, alors on la tuera…»

Cet homme, le nouveau chef de la police du district de …..Salem a décidé de lutter. Sa croisade personnelle, se servir de chaque occasion pour

tenter d’expliquer l’horreur des infanticides. Un repas gratuit ou une leçon de morale mais souvent en pure perte. «Dans certaines communautés s’il

y a plus qu’une fille, les gens pensent que ça leur posera des problèmes,

plus tard. Alors tout le monde le fait. Et ça n’est reconnu ni comme un

crime ni finalement comme une injustice.

Pour lutter, tous les moyens sont bons, même l’utilisation des médias.

Là, il enmène notre caméra à l’endroit où il a exhumé le corps d’une petite

fille morte dans des conditions suspectes. Pourtant les parents nient avoir

connu leur meurtre. «Nous sommes convaincus qu’il s’agit d’un meurtre. Ce

bébé à l’évidence n’est pas décédé de mort naturelle». Depuis, d’autres

corps ont été exhumés. Mais à ce jour personne en Inde n’a fait de prison

pour infanticide.

Pour éviter ces crimes, le gouvernement a pris de récentes mesures. A la

nuit tombée, les femmes peuvent abandonner leurs bébés dans ce berceau….

Et pourtant très peu de mères ont encore choisi cette solution. Ayamama…

(nom) a une semaine, elle a été abandonnée quelques heures après sa naissance. Son seul crime: être née fille. Elle fait deux kilos, ce qui est déjà beaucoup… la plupart, affaiblies et malades, pèsent beaucoup moins.

Tous ces bébés sont des rescapés. Avant l’opération berceau, ils auraient

été tués. Cette petite fille a un frère jumeau. Sa mère l’a gardée. Elle, a

été abandonnée.

Pour chaque enfant recueilli à l’hôpital de Madras, des milliers d’autres disparaissent. Les bébés sont si fragiles que «::::: un toubib, le

nom… et son équipe ont bien du mal à les garder en vie. (Une femme…..

«Quand elles arrivent ici, elles sont en très mauvais état. Leur poids est

très bas, et la plupart d’entre elles présentent des infections onbylicales. Indésirables déjà dans le ventre de leur mère, elles sont très vulnérables.

Pourtant dans les villages, on refuse l’opération berceau … «Est-ce

que vous vous abandonneriez votre bébé après l’avoir porté pendant 9 mois?

Eh bien non. Nous préférons donner la mort à ces bébés plutôt que de les

donner au gouvernement».

C’est chez les plus pauvres que l’infanticide est le plus fréquent…

pas une surprise. En grande aprtie à cause du système de la dote. Les

filles sont considérées comme un mauvais investissement puisqu’après le

mariage le mari garde tout. La dote et la fille. Ce qui fait dire aux

parents: «Elever une fille, c’est comme arroser le champ du voisin».

Avoir une fille en Inde signifie cérémonie obligatoire et coûteuse. Dès

la naissance, il y a celle dite du percement d’oreille. Mais il y aura beaucoup plus cher… percement d’oreille… celle montrée à la TV aura coûté

200 dollars et ça n’est qu’un début. L’autre cérémonie, la plus redoutée de

toutes les familles, est celle du mariage. La famille de la fille devra

payer une dote à la belle famille, quoi qu’elle demande, même si cela représente 10 ans de salaire. Le gouvernement a beau essayer de supprimer la

coutume de la dote. C’est sans succès. Pour beaucoup de famille, c’est le

seul moyen de amrier leur fille. Cette jeune mariée là… montrée à la TV

apportent des bijous et 7 saris brodés d’or à son futur mari. Les mariages

sont arrangés et ne sont souvent qu’un transfert de capitaux d’une famille

à une autre.

L’aspiration de la classe moyenne a marier ses filles à un homme d’une

classe plus élevée conduit au mariage les plus extravagants… La dote est

toujours obligatoire. Le mari reçoit des pièces d’or, d’argent, une nouvelle voiture voire un réfrigérateur. Un mariage peut coûter jusqu’à 50’000

dollars. Et parfois ce n’est pas suffisant pour éviter le cauchemar.

L’ex… d’un père qui a dû hypothéquer sa terre pour payer la dote. Pourtant, c’était pas assez. Après huit mois de amriage, le mari et la bellefamille ont réclamé encore davantage. «Mon mari m’a dit que j’étais une misérable. Il m’a traité de mauvaise femme et m’a dit de quitter la maison…

d’aller me noyer dans la rivière.Ou d’aller chercher de l’argent chez mon

père. J’ai été battue. Ensuite tout le village m’a jetté dehors».

Son mari l’a renvoyée… elle est de nouveau à la charge de ses parents.

Et jamais plus elle ne pourra se marier. Etre répudiée en Inde est infâmant. A 17 ans… sa vie est finie… Sans commentaire bordel de merde.

Une autre feme montrée par la TV…. Un nom…. elle a été torturée par

son mari. Elle n’avait pas apporté de supplément de dote. Il l’a battue

pendant des mois. Il a fini par la brûler. «Il m’a enflammer avec une allumette. J’ai commencé à hurler. Quand le propriétaire a frapper à la porte,

mon mari a refusé de lui ouvrir. Je l’ai supplié de m’emmener chez unb médecin. mais il ne l’a pas fait. C’était pas accidentel… ma belle-mère m’a

défendu de révéler les causes réelles de mes brûlures».

::::::::, brûlée à 75% est morte quatre jour après ce témoignage. Le mari,

lui, nie les faits. Il attend son procès.

Le mari de ……. ne veut aps de fille. Mais Jan.. ne songerait pas un

instant à tuer un nouveau né. Elle a découvert une autre façon de se débarrasser des filles. Alors, elle se rend en ville…. Dans le nord de l’Inde,

à Ludjana, les nouvelles techniques pour détecter le sexe des foetus connassent un énorme succès. On a ouvert une multitudes de cliniques et l’Inde, pourtant pauvre en technologie médiale ne connaît aucune pénuerie en

machines à ultra-son. Elles ont été conçues pour détecter les malformations

des foetus. Mais ici, une seule chose intéresse les patients: le sexe de

l’enfant.

Le doc.. prétend pouvoir déterminer le sexe des enfants à 14 semaines de

grossesse. Si le sexe est féminin, le diagnostic équivaut à un arrêt de

mort. Avec déjà 4 filles, Tang… choisi l’avortement. «Je dois le faire.

Que puis-je faire avec toutes ces filles». Si on ne fait pas ce test, dit

le toubib, que fera-t-elle? Elle continuera a avoir des filles. Cela ne

s’arrêtera pas. Elle peut en avoir jusqu’à 10, ou douze… Elle n’arrêtere

que le jour où elle aura un garçon. Ce médecin, le docteur Raisachar, lui

refuse cette complaisance.

A l’hôpital de Lubjana… il tente de lutter contre la situation réservée aux filles. Vous allez découvrir que le nombre d’admission masculine

est énorme par rapport aux admissions féminines. Je ne dis pas que les filles tombent moins malades, mais on ne les amènent pas à l’hòpital.. dit-il.

Dix bébés prématurés entre la vie et la mort dans l’unité de soins intensifs de pédiatrie… Nés à la maison, ils ont été amenés d’urgence par

des aprents désespérés. Neuf sur dix sont des garçons. Les petites filles

malades, elles, sont généralement laissées à la maison. Jusqu’à ce qu’elles

meurent….

Pratiquer un interruption alors qu’on ignore le sexe du bébé est autorisée par la loi, permis par la société. C’est une nécessité, il n’y a rien à

redire, dit ce toubib. Les éliminations sélectives, ça, c’est inadmissible.

Aucune nation civilisée ne devrait permettre cela indéfiniment. Et si nous

continuons avec ces tests, avec ces éliminations.. nous ne seront aps loin

d’avoir un jour une société bancale et contre nature.

Un toubib de cette clinique a testé environ 60’000 femmes. Une affiare

juteuse… il lui suffit d’aller de cliniques en cliniques avec sa machine

ultra-son portable. Il gagne 2000 dollars par semaine. Ici, le salaire moyen est de 10 dollars. Une ecographie coûte 20 dollars. Pour les pauvres

comme pour les riches.

Une femme… montrée àla TV… le nom.. elle doit passer demain une ecographie. La famille entière prie pour que ce soit un garçon. Si les pauvres

utilisent l’avortement pour raisons économiques, les riches prétendent le

pratiquer comme un libre choix du sexe de l’enfant. Si le… que tu vois,

eh bien je veux aussi en avoir un vert ou un jaune. Et choisir dans le miroir (sans doute un vêtement) les couleurs que je veux. Eh bien c’est

apreille. J’ai deux filles, Et maintenant, je veux aussi avoir un garçon» dit vcette connasse de riche.

En Inde, nous pensons que sans un fils la famille est incomplète. cela

ne veut aps dire que nous sommes contre les filles. Non. Quand les filles

sont mariées, elles partent de leur propre maison. Elles appartiennent à

une autre dynastie et nous nous restons seuls. Tout seuls, sans personne,

dit celui-ci… Un vieil homme et une vieille dame.

En Inde, le compteur de population enregistre une naissance chaque seconde. Depuis plusieurs décennies, le nombre des hommes est en augmentation

par raport à celui des femmes. Aujourd’hui avec les ultra-sons et l’avortement la tendance s’accélère. Tous chiffres confondus, il manque 25’000 millions de femmes en Inde. Sur une population de…..

Au Kaminladou la lutte contre l’infanticie est difficile… Ces jeunes

filles ci— voir le reportage, prêtent le serment de ne jamais tuer leur

fillette. Toutes viennent de région ou la pratique est courante. Toutes ont

des mères, des soeurs ou des grands-mères qui ont tué des petites filles.

Même si quelques progrès sont maintenant enregistrés, rien ne change vraiment. En Inde, la femme qui va à contre-courant le paie cher. Un nom… elle a refusé que son mari tue leur jumelle. Elle les a sauvé avec l’aide de

ses parents, chez qui elle vit aujourd’hui. Les petites filles jumelles ont

un an. Pour les garder en vie, ses parents ont perdu leur maison, leur réputation. La dote leur avait pourtant coûté plus de 15 ans de salaire.

«Avec tout ce qu’on a donné à la belle famille, ils voulaient en plus

qu’on tue les bébés. Nous ne pouvons pas faire ça, c’est trop douloureux. A

notre âge, dit la mère de la jeune fille qui a eu des jumelles, nous devons

garder ces enfant, continuer à travailler et les protéger. Comment faire

autrement. Ce sont nos enfants. S’ils les tuent, nous serons punis pour ce

péché.

Pour la plupart des mères, la pression sociale est souvent beaucoup trop

forte. Maganama.,…. Un nom…. a deux semaines de son acouchement sait

parfaitement ce qu’elle fera du bébé… si c’est encore une fille. «J’ai

déjà tout prévu. Je lui donnerai un grain de riz. je lui enfoncerai dans la

gorge. Jusqu’à ce qu’elle s’étouffe». La fille… le nom n’a pas eu un

fils… elle a eu des jumelles….

6 décembre 1995 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 10  min.
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