Prix Ratzinger: François a redit toute son estime pour Benoît XVI
Le pape Benoît XVI (2005-2013) est un «exemple d’une recherche de la vérité», a salué le pape François lors de la remise du prix Ratzinger, le 9 novembre 2019, au deux lauréats: le jésuite burkinabé Paul Béré et le philosophe canadien Charles Taylor.
Cette année encore, le pape argentin a personnellement remis la récompense décernée à des chercheurs – le premier Africain est primé cette année – pour leur travaux de théologie dans la lignée de l’enseignement du théologien allemand. L’actuel pontife a profité de cette «belle occasion pour exprimer une nouvelle fois mon estime et mon affection à mon prédécesseur».
«Nous lui sommes reconnaissants pour l’enseignement et l’exemple qu’il nous a donnés en servant l’Eglise, en réfléchissant, pensant, étudiant, écoutant, dialoguant, priant pour préserver notre foi vive et consciente» malgré l’évolution de l’époque et des situations, a ainsi déclaré le pape François. Benoît XVI a aidé les croyants à témoigner de leur foi dans un langage audible par tous et à «entrer en dialogue» avec tout le monde pour chercher ensemble les moyens de rencontrer Dieu.
«Jamais enfermé dans une culture désincarnée»
Comme théologien et en tant que pasteur, Joseph Ratzinger ne s’est «jamais enfermé dans une culture purement conceptuelle et désincarnée», a salué François. Au contraire, il a su donner «l’exemple d’une recherche de la vérité dans laquelle la raison et la foi, l’intelligence et la spiritualité sont continuellement intégrés».
Il est du devoir de la théologie, a encore assuré le successeur de Pierre, «d’être et rester en dialogue actif avec les cultures». Puisque celles-ci changent avec le temps et se diversifient dans différentes parties du monde, ce dialogue est «nécessaire pour la vitalité de la foi chrétienne» et pour la mission d’évangélisation de l’Eglise. C’est justement l’exemple qu’ont donné les deux récipiendaires du prix remis chaque année depuis 2011.
L’Afrique a donné des figures gigantesques à l’Eglise
Cette année, la Fondation Joseph Ratzinger – Benoît XVI a récompensé, Palais apostolique du Vatican, pour la première fois un Africain, a noté l’évêque de Rome: le Père jésuite Paul Béré, pour ses recherches sur l’interprétation de la Bible dans les cultures orales africaines. Le pape a encouragé «ceux qui s’engagent pour l’inculturation de la foi» en Afrique, cette terre qui a donné à l’Eglise des «figures gigantesques» telles que Tertullien (150-220), Cyprien (200-258), évêque de Carthage et Père de l’Eglise, ou encore saint Augustin (354-430), l’un des quatre Pères de l’Eglise occidentale.
Le second lauréat est le professeur Charles Taylor, récompensé pour ses études sur le phénomène de la sécularisation contemporaine. Ce «grand défi pour l’Eglise catholique» l’est également pour tous les chrétiens et plus largement pour tous les croyants, a indiqué le pontife. Peu d’études ont posé le problème de la laïcisation avec tant d’ampleur, a salué le pape François. Ces recherches aident donc à faire face à ce problème de manière non superficielle et sans se décourager, a-t-il encore insisté.
Avec ces deux nouveaux prix, pas moins de vingt prix ont été remis depuis 2011 à des personnalités issues de quatorze pays et de quatre continents différents. (cath.ch/imedia/pad/gr)