Saint-Maurice le 9 novembre 2019. Pierre-Alain Cardinaux, directeur ad interim des Editions Saint-Augustin | © B. Hallet
Suisse

Saint-Augustin propose du «sur-mesure» pour les journaux paroissiaux

Saint-Augustin continuera à s’appuyer sur les librairies, l’édition et les journaux paroissiaux, a affirmé son directeur ad interim, Pierre-Alain Cardinaux, le 9 novembre 2019. L’éditeur s’est engagé à flexibiliser son offre de services aux rédactions et a officialisé le partenariat qu’il vient de signer avec cath.ch.

«Ce ‹porteur de sens› qui caractérise Saint-Augustin s’appuie sur trois piliers que sont les librairies, l’édition et la presse paroissiale». Pierre-Alain Cardinaux, directeur général ad interim des Editions Saint-Augustin, a clairement affirmé le souhait de pérenniser ces trois domaines de la maison d’édition agaunoise, la presse paroissiale restant prioritaire, «étant donné son aspect stratégique pour l’entreprise». C’est l’intérêt de tous, a ajouté le directeur devant une petite centaine de personnes.

Plus de flexibilité

Avec le leitmotiv «A la carte», l’éditeur catholique souhaite se rapprocher davantage des rédactions locales. Le directeur a également annoncé plus de flexibilité dans tous les domaines d’activité de la maison d’édition. A commencer par la maquette des journaux, lancée en 2016 – suite à l’uniformisation des différentes éditions exigée par la Poste pour continuer à bénéficier des tarifs postaux réservés à la presse.

«Faites-nous part de vos envies!» a lancé Nicolas Maury, rédacteur en chef des journaux paroissiaux, aux participants | © B. Hallet

Titres verticaux, marge trop importante, police de caractère trop petite. Nicolas Maury, rédacteur en chef des journaux paroissiaux, s’est fait l’écho des remarques entendues depuis quelques mois. Il a annoncé le retour possible à l’utilisation de titres horizontaux. En agrandissant de 5% la taille du texte, on perdrait éventuellement la possibilité d’insérer des intertitres et des exergues dans les textes et de créer des paragraphes, a prévenu le rédacteur en chef. «On peut adapter la maquette: la marge peut être utilisée pour optimiser l’attractivité d’un article ou d’un dossier. Faites nous part de vos envies!», a lancé Nicolas Maury à une assistance demandeuse d’écoute et d’amélioration des journaux.

Le rédacteur en chef a confirmé la suppression du carré rouge figurant en couverture et la réinsertion d’un titre à la une, des demandes exprimées par la quasi totalité des équipes. Le rédacteur en chef a incité les rédactions à le solliciter pour améliorer la mise en page des journaux et à tirer un meilleur profit d’une maquette qui ne sera toutefois pas remaniée. Un sondage concernant la maquette et les offres digitales a été distribué aux participants. De plus, des ateliers d’écriture, notamment, seront prochainement proposés aux rédactions locales.

Un partenariat avec cath.ch

Autre point saillant de cette matinée, Pierre-Alain Cardinaux a officialisé le partenariat entre cath.ch et Saint-Augustin. Le portail catholique romand donne accès à ses articles, photos et vidéos à l’éditeur agaunois qui les mettra à disposition des rédactions locales. Le modus operandi de cette nouvelle collaboration restant à déterminer, cette annonce n’est pas encore effective.

L’offre digitale, proposée en 2017, jugée coûteuse et monolithique, va également être adaptée aux besoins réels des paroisses. «La formule nécessitait l’implication d’équipes par ailleurs bien chargées». Chantal Salamin, responsable web de l’éditeur catholique promet une approche «sur mesure» et «service» des clients: entre autres un cours de formation pour l’utilisation d’Instagram ou encore une aide à l’intégration des lieux et horaires des messes dans l’application Théodia. «Au fur à mesure de leur mise en place, les services proposés par Saint-Augustin sont présentés sur le site de Saint-Augustin», a indiqué la responsable web.

«Nous avons tenu compte des demandes pour rester proches de nos lecteurs»

L’éditeur propose également des conseils personnalisés pour optimiser la gestion des abonnements. La composition de flyers publicitaires et l’offre d’exemplaires des journaux pour des actions promotionnelles font partie des services à la carte. «Un budget supplémentaire de 50’000 francs a été débloqué pour couvrir les besoins marketing des paroisses».

Les rubriques du cahier romand font, comme chaque année, l’objet d’un renouvellement partiel. «Nous avons tenu compte des demandes pour rester proches de nos lecteurs», lance Pascal Ortelli. Ainsi les jeune et les familles sont mis en avant avec une page «Jeunes et humour». La rubrique «En marche vers…» fait son apparition et valorisera un lieu de pèlerinage romand. «Une journée avec…» devient «Une journée avec … une femme». Les communautés religieuses ne sont pas oubliées avec une nouvelle rubrique qui leur est consacrée. Un hors-série sur la Garde suisse est programmé pour le printemps prochain.

«L’obsession de l’humain!»

L’invité du jour, le journaliste de cath.ch Pierre Pistoletti, s’est exprimé sur les défis auxquels la presse chrétienne est confrontée pour toucher les gens restés «sur le parvis». Entre l’érosion de la presse papier et de la presse digitale ne trouvant pas son modèle économique, l’ancien rédacteur en chef de cath.ch a cependant relevé le bon maintien de la presse régionale, dite de ‘proximité’ et la presse spécialisée, qui touche son public spécifique.

Pierre Pistoletti parle des défis de la presse chrétienne | © B. Hallet

Or la presse paroissiale regroupe des deux typologies, géographique et spécifique, qui peut attirer un public catholique concerné et de proximité. La crise que traverse l’Eglise, entre scandales sexuels et baisse de la pratique religieuse, complique la tâche. Sans fatalisme, les journaux paroissiaux et les médias doivent donc se concentrer sur l’humain, ajoute le journaliste catholique. «Il faut avoir l’obsession de l’humain!». Un traitement de l’information qui s’attache à l’humain fait sens et permet d’attirer le public.

Mais pour gagner des lecteurs, les équipes paroissiales doivent aller à la rencontre des pratiquants occasionnels, situés sur le parvis ou à la périphérie. Une bonne occasion de se remettre en cause et d’appréhender une autre réalité qui permet d’éviter l’entre-soi où «tout est beau» et l’exclusion qui «sépare les élus des autres». (cath.ch/bh)

Saint-Maurice le 9 novembre 2019. Pierre-Alain Cardinaux, directeur ad interim des Editions Saint-Augustin | © B. Hallet
10 novembre 2019 | 09:17
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 4  min.
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