Les aumôniers militaires, garants du droit humanitaire international?
«Les ministres du Christ dans le monde militaire sont également les ministres de l’homme et de ses droits fondamentaux», a affirmé le pape François le 31 octobre 2019, lors d’une audience avec des aumôniers militaires catholiques au Vatican. Ces derniers étaient réunis depuis le 29 octobre à Rome à l’occasion d’une formation sur le droit humanitaire international.
Les personnes privées de liberté dans le contexte de conflits armés sont vulnérables, a souligné le pontife argentin: leur condition de détention est aggravée par le simple fait de se trouver dans les mains des forces combattantes adverses. Il n’est pas rare que les détenus soient victimes de violations de leurs droits fondamentaux, «notamment d’abus, de violence et de diverses formes de torture et de traitements cruels, inhumains et dégradants».
Face à cela, et pour protéger la dignité des détenus, il convient d’opposer le droit international humanitaire, a exhorté le pape François. Avec son fondement éthique et l’importance cruciale de ses normes pour la sauvegarde de la dignité humaine, ce droit doit être rigoureusement respecté et appliqué. Les aumôniers militaires, garants du droit humanitaire international, doivent s’engager à ce que celui-ci soit «accueilli dans le cœur» des individus, a-t-il soutenu.
Appelés à ouvrir les consciences
«Les ministres du Christ dans le monde militaire sont également les ministres de l’homme et de ses droits fondamentaux», a insisté le pape. Il s’agit pour ces aumôniers d’aider les militaires à «identifier» les éléments pouvant devenir «un pont et une plate-forme de rencontre avec tous». Ils sont ainsi appelés à ouvrir les consciences, notamment des militaires «à cette charité universelle qui rapproche l’homme de l’homme, quelle que soit sa race, sa nationalité, sa culture ou sa religion».
«Combien de civils font l’objet d’enlèvements, de disparitions forcées et de meurtres, a par ailleurs déploré le successeur de Pierre. Parmi eux, il y a aussi de nombreux religieux, dont on n’a plus de nouvelles ou qui ont payé de leur vie leur consécration à Dieu et au service du peuple, sans préférences ni préjugés de drapeaux et de nationalités». Il a assuré prier pour toutes ces personnes et pour leurs familles, afin qu’elles puissent toujours avoir le courage d’aller de l’avant et de ne pas perdre l’espérance. (cath.ch/imedia/pad/rz)