Carla del Ponte critique le refus de rapatrier les djihadistes suisses
Carla del Ponte, ancienne procureure générale de la Confédération, déplore le refus du Conseil fédéral de rapatrier les djihadistes suisses détenus à l’étranger. Selon elle, un retour «non contrôlé» serait encore plus dangereux.
Carla del Ponte estime dans le journal alémanique Schweiz am Wochenende du 26 octobre 2019 qu’il serait préférable de rapatrier les djihadistes partis de Suisse et de les traduire en justice dans le pays. Pour l’enquêtrice spéciale de l’ONU, il serait avantageux de connaître les circonstances et les raisons du départ de ces personnes.
Karin Keller-Sutter, responsable du Département fédéral de Justice et Police (DFJP), s’oppose en effet au retour des «voyageurs du djihad» pour des raisons de sécurité. Elle a déclaré sa préférence que ces personnes soient jugées dans les pays où elles sont détenues.
Eviter les «retours non contrôlés»
Carla del Ponte juge pourtant que de les rapatrier de manière maîtrisée serait plus judicieux que de les laisser potentiellement rentrer de façon incontrôlée. Elle ajoute qu’il n’existe pas, dans les pays où les djihadistes sont emprisonnés, de tribunaux capables de les juger de manière adéquate.
Selon le Service de renseignement de la Confédération, 93 personnes sont enregistrés comme des «voyageurs motivés par le djihad qui, partis de Suisse, ont été ou sont actuellement dans des zones de conflits». La plupart se trouvent en Syrie et en Irak (plus de 80). Les autres sont en Afghanistan, en Somalie et aux Philippines. (cath.ch/ats/saw/rz)