Adriano Karipuna, militant de l'Etat de Rondônia, en Amazonie brésilienne, se bat pour le respect des cultures indigènes d'Amazonie  | © Jacques Berset
Vatican

L'inculturation, nécessaire pour faire pénétrer l'Evangile en Amazonie

L’inculturation est le «maître-mot» du synode pour l’Amazonie, a estimé Mgr Rafael Cob Garcia, vicaire apostolique de Puyo, en Equateur, le 12 octobre 2019. Pas moins de dix-sept Pères synodaux et neuf auditeurs ont pris la parole au cours de cette 7e session de travail.

Après deux jours consacrés aux circoli minori (travail en petits groupes), les congrégations générales ont repris dans l’aula. Cette session de travail a permis de souligner l’importance du respect des cultures locales, a expliqué Paolo Ruffini, préfet du Dicastère pour la communication. Bon nombre d’interventions ont insisté sur le devoir «d’inculturation» et de «dialogue interculturel». Les cultures indigènes n’ont pas pour vocation d’être placées dans une vitrine, a-t-il été affirmé, mais au contraire d’être considérées comme quelque chose de vivant.

Comprendre et respecter les cultures indigènes

L’inculturation est effectivement le «maître-mot» de ce synode, a également relevé Mgr Cob Garcia lors du briefing. Sans cela, il restera bien difficile de faire pénétrer l’Evangile dans ces régions. Avant de témoigner du Christ, il faut que les missionnaires puissent comprendre et respecter les cultures indigènes et «entrer dans leurs logiques», a pour sa part estimé Mgr Dom Adriano Ciocca Vasino, évêque de la prélature de São Félix do Araguaia, au Brésil.

Cette exigence d’inculturation doit se retrouver au cœur de la formation locale des futurs prêtres et des agents pastoraux servant dans cette région de 38 millions d’habitants, a-t-il été noté. Il s’agit du grand défi de l’Amazonie, a insisté Mgr Cob Garcia.

Pour une Eglise «plus ministérielle et moins cléricale»

Le séminaire n’est pas forcément le lieu le plus adéquat pour former des missionnaires dans cette vaste zone, a relevé au passage Mgr Ciocca Vasino. Les candidats n’y sont pas nombreux et ceux qui arrivent jusqu’au sacerdoce encore moins, a ajouté le vicaire apostolique de Puyo.

Pour devenir vraiment prophétique ou «samaritaine», l’Eglise catholique a donc besoin de d’apprendre à écouter la voix qui s’élève d’Amazonie, a confié Sœur Zully Rosa Rojas Quispe, missionnaire dominicaine du Saint-Rosaire. La voix des pauvres, de la Création et de la terre est selon elle celle de Dieu. Cette démarche nécessite un long dialogue, selon Mgr Ciocca Vasino. Il faut comprendre que l’Eglise catholique peut être servie de différentes façons, selon Mgr Cob Garcia. Pour lui, l’Eglise doit devenir «plus ministérielle et moins cléricale».

Des ministères pour les femmes

A ce titre, les femmes ont un important rôle à jouer dans l’évangélisation. Très actives dans les communautés amazoniennes, a-t-il été rappelé dans l’aula, elles sont prêtes à partager les responsabilités pastorales avec les prêtres.

L’un des intervenants a d’ailleurs demandé que les femmes soient de fait «équiparées» de la même dignité que les hommes dans le champ des ministères non-ordonnés. D’autant plus, a-t-il été souligné, qu’elles ont été et demeurent de «véritables héroïnes de l’Amazonie» pour la naissance de communautés catholiques. (cath.ch/imedia/pad/be)

Adriano Karipuna, militant de l'Etat de Rondônia, en Amazonie brésilienne, se bat pour le respect des cultures indigènes d'Amazonie | © Jacques Berset
13 octobre 2019 | 09:57
par I.MEDIA
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