Synode pour l'Amazonie: Les «péchés écologiques» au menu
Les «péchés écologiques» sont au menu du Synode pour l’Amazonie. La dégradation de l’environnement est un péché «contre Dieu, contre notre prochain et contre les générations futures», ont estimé des Pères synodaux le 8 octobre 2019.
Selon un compte-rendu du Bureau de presse du Saint-Siège, il a ainsi été proposé de diffuser une littérature théologique incluant les «péchés écologiques» dans les péchés traditionnels.
La dégradation écologique, une agression contre la vie
L’Amazonie est une «réalité vivante», pas un musée, ont affirmé certains Pères synodaux. Son avenir se trouve «entre nos mains». Puisque la voix de l’Eglise catholique fait autorité dans le domaine moral et spirituel, elle est une institution capable de dénoncer de nombreuses «structures de mort» présentes sur ce territoire. Devenue inacceptable, la dégradation écologique représente une agression contre la vie.
L’Eglise catholique doit donc s’engager pour prêcher une véritable «conversion écologique». Celle-ci doit permettre à chacun de percevoir la gravité du péché contre l’environnement. Il s’agit, selon eux, d’un péché «contre Dieu, contre notre prochain et contre les générations futures». Les Pères synodaux ont donc proposé d’approfondir et de diffuser une littérature théologique incluant les «péchés écologiques» dans les péchés traditionnels.
Assassinés en raison de leur foi
La conversion écologique est avant tout un appel à la «conversion à la sainteté», a-t-il encore été indiqué. A cet égard, les jeunes ont besoin d’exemples. Si les témoignages de bons prêtres sont peu mis en lumière dans les journaux, ont fait remarquer les Pères synodaux, ils restent pourtant nombreux.
A titre d’exemple, ont été cités le Père salésien Rudolf Lunkenbein (1939-1976), missionnaire allemand au Brésil, et de l’un de ses compagnons laïcs, Simão Cristino Koge Kudugodu (1937-1976), tous les deux assassinés en raison de leur foi. Partisan de la théologie de la libération, le religieux allemand a été assassiné par des hommes de main de grands propriétaires terriens qui s’étaient emparés de terres indigènes.
L’Amazonie, «grand sanctuaire spirituel»
Les Pères synodaux se sont également demandé comment pallier le manque de prêtres dans cette immense région. Il a ainsi été proposé de renforcer la formation de missionnaires amazoniens, laïcs et consacrés, ou encore d’impliquer davantage les peuples autochtones, et notamment les femmes, dans l’apostolat. Certains ont encouragé à prier davantage pour les vocations et souhaité que l’Amazonie se transforme en «un grand sanctuaire spirituel».
A noter enfin que les Pères synodaux ont prié pour le cardinal Serafim Fernandes de Araújo, ancien archevêque de Belo Horizonte, au Brésil, mort le 8 octobre 2019 dans son pays natal à l’âge de 95 ans. Il avait été créé cardinal par Jean Paul II lors du consistoire du 21 février 1998. Ayant atteint l’âge canonique de 80 ans en 2004, il n’avait pas pu participer à l’élection sur le trône de Pierre du cardinal Joseph Ratzinger en 2005 ni du cardinal Jorge Maria Bergoglio en 2013. (cath.ch/imedia/pad/be)