La loi contre l'islam radical rejetée par le Conseil national
Le Conseil national ne veut pas d’une loi spécifiquement dirigée contre l’islam radical. Elle a rejeté, le 10 septembre 2019, une motion du groupe UDC à ce sujet. Le vote s’est soldé par un score nul. Et c’est la présidente du Conseil, Marina Carobbio, a donné une voix prépondérante négative.
Dans sa motion, l’UDC demandait que le financement des maisons de prière étrangères soit interdit et que les mosquées soient systématiquement surveillées. L’échange d’informations entre les autorités devrait être élargi et le nombre d’agents devrait être augmenté. Enfin, l’UDC souhaitait interdire la délivrance de visas aux imams étrangers.
«La motion est dirigée contre la propagation de l’islam radical en Suisse», a déclaré Walter Wobmann (UDC/SO). Il a rappelé notamment le recrutement de djihadistes dans les mosquées et le risque d’émergence d’une société parallèle.
De nombreuses demandes déjà satisfaites
«Le Conseil fédéral lutte contre toutes les tendances radicales», a répondu la ministre de la Justice, Karin Keller-Sutter. Elle a souligné que de nombreuses demandes pouvaient déjà être satisfaites aujourd’hui. Par exemple, des interdictions de séjour et des étrangers criminels pouvant être expulsés du pays. En outre, diverses modifications de la loi allant dans ce sens sont en suspens ou en cours de discussion. «Nous prenons cela au sérieux», a ajouté la conseillère fédérale. Toutefois, pour des raisons de proportionnalité, la surveillance préventive de toutes les mosquées n’est pas possible.
La proposition a été soutenue à l’unanimité par le groupe parlementaire UDC du Conseil national. D’autres votes favorables sont venus du PDC (Parti démocrate chrétien), tandis que la majorité des autres partis ont rejeté la proposition. Le vote de mardi s’est terminé par une égalité des voix, soit 91 contre 91, avec 8 abstentions. La présidente du Conseil national, Marina Carobbio (PS/TI), a donné une voix prépondérante négative. Après le rejet par le Conseil national, la motion n’est donc plus à l’ordre du jour. (cath.ch/kath/gr)