Madagascar: le pape fait l’éloge des «petits pas de charité»
«Dieu est heureux et fait le salut du monde» à travers les petits gestes d’amour du quotidien, a affirmé le pape François le 7 septembre 2019 devant des religieuses de clôture à Madagascar. Tout au long de son intervention improvisée, il a donné sainte Thérèse de Lisieux en exemple.
Après avoir prononcé son premier discours devant les autorités de Madagascar, le pape, toujours accompagné du président malgache Andry Rajoelina, a planté un baobab à l’extérieur du Ceremony building. Puis l’évêque de Rome s’est dirigé vers un monastère de carmélites pour prier l’office du milieu du jour entouré de religieuses. Plutôt que de lire son discours préparé, il a préféré «parler du cœur» de façon – selon ses propres mots – «un peu folklorique», déclenchant souvent les rires de l’assistance.
«Sept diables» contre la vie religieuse
Debout, attendant patiemment que ses mots soient traduits en malgache, le pape s’est appuyé tout au long de son intervention sur l’exemple de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, «une sainte qui m’accompagne à chaque pas, (…) une amie fidèle». Au cours de sa vie au Carmel, la Française a recherché la voie de la perfection dans les «petits pas de charité» du quotidien, ces «cordes d’amour» qui enchaînent à Dieu. A son image, les religieuses d’aujourd’hui doivent s’appuyer sur la certitude que «Dieu est heureux et fait le salut du monde» dans leur petitesse.
Ainsi, a poursuivi le primat d’Italie, les religieuses doivent fuir les tentations – à commencer par la mondanité spirituelle – auxquelles «sept diables» les soumettront, à travers des visages nobles. Et notamment «si souvent» sous le visage du père spirituel. Face aux propositions du «serpent», a exhorté le pape, la religieuse doit aussitôt en parler à sa prieure, même si «toutes les prieures ne sont pas Prix Nobel de la sympathie». «La vraie obéissance est celle qui se fait sujette à l’amour», a-t-il insisté en exhortant à la «transparence du cœur».
Pas de retraite dans la vie spirituelle
A l’image de la ›petite Thérèse’, a poursuivi le pape François, les religieuses seront tourmentées par le diable jusqu’à leur mort. Dans la lutte spirituelle et l’exercice de charité, «il n’y a pas de retraite, jusqu’à la fin tu devras lutter». Cette lutte, a-t-il considéré, est «cruelle mais belle» car les religieuses ont l’appui de leur communauté pour ne pas y perdre la paix.
A l’issue de l’office, le pasteur universel a béni l’autel de la cathédrale de Morondava, un diocèse érigé en 1955. Il est ensuite retourné à la nonciature apostolique pour y déjeuner. Il en repartira à 15h30 (UTC+3) pour se diriger vers la cathédrale d’Andohalo où il s’exprimera devant les évêques du pays. (cath.ch/imedia/xln/rz)