Le Meeting de Rimini sous le signe du regard
Du 18 au 24 août 2019, à Rimini (I), se tient le 40ème «Meeting pour l’amitié entre les peuples». Le thème, «Ton nom est né de ce que tu regardais», est tiré d’un poème du pape Jean Paul II. Le 19 août 2019, une sculpture à la mémoire de Don Luigi Giussani, fondateur du mouvement «Communion et Libération», a été inaugurée devant le lieu historique du rassemblement.
«Nous devons trouver quelque chose qui nous permettra de commencer, de jouer le jeu de la vie comme des hommes.» C’est ainsi qu’Emilia Guarnieri, présidente de la Rencontre pour l’amitié entre les peuples, a expliqué le choix de la citation qui donne le titre à la 40ème édition du Meeting. La phrase choisie, ›Ton nom est né de ce que tu regardais’, provient d’un poème de Karol Wojtya dédié à Véronique et se concentre non pas sur une intention mais sur une action, celle de regarder.»
Regarder l’autre comme un allié
«C’est de la relation avec une réalité rencontrée qui vient le nom, l’identité de chacun d’entre nous», à affirmé Guarnieri à Vatican News. «Le programme de la Rencontre 2019 naît des rencontres, de l’expérience du dialogue, du désir de comprendre et de rencontrer ce que je ne connais pas, ainsi que de la passion pour affronter les problèmes, de l’aspiration à ses propre besoins et à ceux des autres. Finalement, les amitiés qui naissent ne nous laissent pas seuls face à nos besoins et nous éduquent à regarder l’autre non pas comme un concurrent, mais comme un allié dans le défi de la vie.»
Une saison d’éveil
Au cours de l’homélie de la messe inaugurale du Meeting 2019, l’évêque de Rimini, Francesco Lambiasi, a souligné que le Christ «bouleverse les équilibres, démasque les compromis, déclenche les conflits. Jusqu’à la Croix, un moment d’amour brûlant. La parole de l’Évangile est tranchante comme une épée; elle met en évidence les défauts de la société».
«Chez beaucoup de chrétiens, a poursuivi Mgr Lambiasi, le feu du baptême ne nourrit pas la passion, il ne génère pas la joie. Mais aujourd’hui, nous vivons une saison d’éveil. L’Esprit Saint a recommencé à souffler et beaucoup de jeunes rêvent d’avoir une expérience de Jésus vivant, de sainteté. Aujourd’hui, a conclut l’évêque italien, le monde n’a pas besoin de chrétiens aux balcons, mais de disciples amoureux de Jésus».
Le facteur humain à l’épreuve de l’intelligence artificielle
«Les machines sont toujours nées du désir de l’homme de surmonter sa propre fragilité. Aujourd’hui, l’homme veut s’intégrer aux machines pour renforcer son humanité. C’est de la folie ? Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?». Avec ces questions, Davide Perillo, directeur de Tracce, revue internationale du mouvement «Communion e Libération», a présenté le thème du débat d’ouverture de la rencontre.
Daniele Magazzeni, professeur associé d’intelligence artificielle au King’s College de Londres, a ouvert la discussion en affirmant: «L’intelligence artificielle est ma passion. Je travaille avec elle, mais plus je regarde la question en profondeur, plus l’intelligence humaine me fascine et me surprend. Bien que l’intelligence artificielle soit capable de renforcer les capacités de calcul et de prédiction humaine, elle n’est pas capable d’intuition. L’intuition est une capacité humaine. Il ne faut pas tout demander aux technologies, mais nous devons rester entraînés à réfléchir et à poser des questions. Autrement, la capacité et le goût de la relation, une motivation fondamentale de la vie, en souffriraient.»
La recherche de l’immortalité
«Il y a ceux qui pensent à se fixer des limites plus larges et pensent au transhumanisme, donc à la possibilité d’aller au-delà de l’homme, d’améliorer ses capacités, voire de les utiliser pour créer un nouveau sujet», lui a répondu Mark O’Connell, journaliste et écrivain, auteur de «Being a Machine. «Il y a des personne qui étudient comment transporter l’esprit humain et sa capacité sur des machines. Le but est la recherche de l’immortalité.»
Costantino Esposito, professeur titulaire d’histoire de la philosophie à l’Université de Bari, a conclu la table ronde en affirmant qu’il faut tout d’abord se demander quel est le facteur humain, c’est-à-dire la conscience. Si l’homme devient une machine, comment devient-il un homme ? Où sera l’identité de la personne humaine? De cela naît le besoin de penser à une éthique qui comprenne ce qu’est l’intelligence avant sa connotation artificielle.
Des milliers de bénévoles
Pendant la semaine de la Rencontre, environ 2’500 personnes consacreront leurs compétences et leurs vacances au bon déroulement de l’événement. Parmi eux, plusieurs Suisses. Le tableau est complété par 350 personnes, pour la plupart des étudiants universitaires, qui ont travaillé gratuitement à la préparation technique de la Foire de Rimini pendant la «pré-réunion» du 10 au 17 août 2019.
Dans son message, signé par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, le pape François a exprimé aux participants l’espoir que cette rencontre «sera toujours un lieu hospitalier, où les gens pourront ›fixer des visages’, vivre leur propre identité unique».
En mémoire de Don Luigi Giussani
Lundi 19 août 2019, une sculpture à la mémoire de Don Luigi Giussani, fondateur de «Communion et Libération», a été inaugurée tout près du «Palacongressi» de Rimini, en présence des autorités civiles et religieuses. L’oeuvre, en souvenir du prêtre lombard, est née de l’initiative de Marco Ferrini, Antonio Smurro et Sergio De Sio, avec le projet de l’architecte Marco Benedettini.
La sculpture reconstruit le schéma que Don Giussani dessinait lorsqu’il enseignait au lycée, pour expliquer les termes de la relation entre l’homme et Dieu dans l’histoire humaine et, en particulier, l’incarnation. Elle représente «la tentative continue de l’homme, son désir d’atteindre un mystère reconnu par la raison comme existant et l’événement chrétien qui se produit et atteint l’homme à un moment précis de son histoire». (cath.ch/catt.ch/FA/LQ/DP)