Fraternité Jura-Monde, depuis 50 ans au service de la mission

L’association «Fraternité Jura-Monde», basée à Alle (JU), célèbre en 2019 cinquante ans de soutien aux missionnaires jurassiens. Malgré des dons en diminution et le manque de relève, les membres sont dynamisés par les nombreuses marques de reconnaissance qui leur parviennent.

«Notre région de Cochabamba (Bolivie), souffre de plus de deux semaines de pluies torrentielles (…) Nos douze séminaristes furent réveillés pour prêter main-forte à la population». Ainsi témoigne le Père Jean-Marie Quéloz, dans le bulletin 2018-2019 En mission dans le monde, publié par «Fraternité Jura-Monde». Le prêtre jurassien, qui œuvre depuis de nombreuses années dans une région très pauvre de Bolivie, est l’un des missionnaires soutenus par l’association. Elle a été fondée en 1969 par l’abbé Justin Rossé, qui a notamment été curé d’Alle. Sa dizaine de membres actifs récoltent de l’argent en faveur de l’action d’une dizaine de missionnaires répartis sur cinq continents. Qu’ils aident les malades de Madagascar, les jeunes toxico-dépendantes des Seychelles ou les chrétiens de Taïwan, ces religieuses, religieux et prêtres oeuvrent avec peu de moyens, dans des environnements souvent difficiles.

L’une des principales tâches de l’Eglise

Pour «Fraternité Jura-Monde», la brochure annuelle est le principal outil de récolte de fonds. Le livret, qui contient principalement les témoignages et les retours des missionnaires soutenus, est distribué à 1’500 exemplaires dans les paroisses du Jura. Une messe spéciale est également organisée chaque année, au mois d’octobre –mois traditionnel de la mission – , dont la quête est en faveur de l’association.

Soeur Marie-Madeleine Michel, qui oeuvre à Tuléar (Madagascar) est soutenue par «Fraternité Jura-Monde» (dr)

En 2018, environ 30’000 francs ont été rassemblés. Des dons qui permettent d’accomplir beaucoup sur place, mais qui sont en nette diminution depuis quelques années, indique à cath.ch Marie-Madeleine Moirandat. La paroissienne d’Alle est responsable depuis février 2019 de «Fraternité Jura-Monde». La septuagénaire, qui travaille pour l’association depuis 15 ans, rappelle pourtant la nécessité du travail des missionnaires dans les régions pauvres du globe. «C’est une des principales tâches de l’Eglise de soulager la misère dans le monde».

La Jurassienne souligne qu’au fil des ans, l’engagement de l’association devient de plus en plus difficile. Le vieillissement et le manque de relève se font sentir, aussi bien du côté des membres que des missionnaires. Elle se souvient que dans les années 1970, plus de 80 œuvres étaient aidées et que beaucoup plus d’argent était récolté qu’actuellement.

Soutien aussi moral

Mais le soutien de «Fraternité Jura-Monde» n’est pas que financier. Les membres s’efforcent de remonter le moral des missionnaires souvent mis à rude épreuve par les difficultés sur le terrain. Outre les prières régulières qui leur sont adressées, des lettres d’encouragement sont envoyées à Noël et à Pâques. Une rencontre avec les missionnaires en congé est également organisée chaque été dans le Jura, et un pèlerinage réunit en août les membres et sympathisants de l’association.

Pour le mois extraordinaire consacré par le pape François à la mission, en octobre 2019, une messe spéciale sera célébrée par le délégué à la mission pour le Jura pastoral, l’abbé Hyacinthe Nguezi Ya Kuiza, et le vicaire épiscopal, l’abbé Jean-Jacques Theurillat.

Mais les obstacles rencontrés de part et d’autre sont compensés par de nombreuses marques de reconnaissance, notamment des populations aidées, relève Marie-Madeleine Moirandat. Ainsi, il n’est pas rare que l’association reçoive des lettres de remerciements de personnes ou de groupes, d’Afrique ou d’ailleurs. «Ces courriers sont très émouvants à lire, assure la paroissienne. Cela plus que tout autre chose nous motive à continuer notre action malgré l’adversité». (cath.ch/rz)