Evangile de dimanche: La prière, oublie-toi et insiste!
Rien de plus connu que le Notre Père! Et pourtant, une fois encore l’évangile peut nous étonner. Tout d’abord prenons en compte le contexte de la demande des disciples à Jésus. Ils l’ont vu prier et, impressionnés par son attitude de recueillement, ils le supplient de les aider sur ce chemin difficile. Et Jésus va leur enseigner le Notre Père. Ils s’attendaient peut-être à une longue prière, avec toutes sortes d’invocations, certaines quasi magiques pour atteindre la divinité. C’est ainsi que procèdent les païens, qui rabâchent des formules (ce que rappelle Jésus dans le passage parallèle de l’évangile de Matthieu). Peut-être espéraient-ils quelques trucs pour avoir une chance de voir leurs prières exaucées. Or rien de tout cela.
Le Père est bon et fidèle: il nous permet même d’insister!
Premier étonnement: la prière des chrétiens est courte mais dense. Sa qualité ne dépend pas du nombre de paroles mais de la sincérité du cœur. Elle s’ouvre sur un mot qui va conditionner toute la suite: Père! Le chrétien qui entre en prière le fait en entrant en même temps dans une relation filiale. Si je me sens esclave, écrasé par une toute puissance aveugle ou face à un Dieu lointain et sans visage, le premier mot de cette prière va m’inciter à corriger le tir! Prier, ce n’est pas lancer vers le ciel mes besoins, ma souffrance, ou ma joie, c’est d’abord entrer en relation avec quelqu’un: notre Père des cieux, notre Père qui est Dieu.
Second étonnement: la prière ne commence pas par mes soucis mais par le souci pour le Règne de Dieu; elle ne commence pas par «moi» mais par «notre» Père signalant ma communion avec des frères et des sœurs. Dans une relation à l’autre, ce qui compte c’est précisément le souci pour l’autre, et non le fait de rester centré sur moi-même.
Ensuite seulement je peux demander le pain, également le pardon à condition de me souvenir que le recevoir c’est aussi le donner; enfin je demande au Seigneur de m’éviter la tentation grave qui me ferait chuter. La logique de cette prière est déjà un apprentissage: me découvrir fils ou fille d’un Père, m’ouvrir à sa présence et me faire ouvrier de son Règne, tout en lui présentant les demandes essentielles à ma pauvre vie: le pain, le pardon et une protection.
La finale de cet évangile nous donne une assurance sans prix: puisqu’un papa ici-bas ne donne pas un scorpion à son fils qui lui demande un œuf…, notre Père des cieux fera bien mieux. Il nous donnera l’Esprit Saint, Consolateur, maître de vérité, amour répandu en nos cœurs. Pour le reste, tous nos désirs (légitimes ou non): c’est le mystère de la Providence. Mais soyons-en certains. Le Père est bon et fidèle: il nous permet même d’insister!
Jean-Michel Poffet | 26.07.19
« Demandez, on vous donnera » (Lc 11, 1-13)
Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière.
Quand il eut terminé,
un de ses disciples lui demanda :
« Seigneur, apprends-nous à prier,
comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »
Il leur répondit :
« Quand vous priez, dites :
›Père,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne.
Donne-nous le pain
dont nous avons besoin pour chaque jour
Pardonne-nous nos péchés,
car nous-mêmes, nous pardonnons aussi
à tous ceux qui ont des torts envers nous.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »
Jésus leur dit encore :
« Imaginez que l’un de vous ait un ami
et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander :
›Mon ami, prête-moi trois pains,
car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi,
et je n’ai rien à lui offrir.’
Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond :
›Ne viens pas m’importuner !
La porte est déjà fermée ;
mes enfants et moi, nous sommes couchés.
Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’.
Eh bien ! je vous le dis :
même s’il ne se lève pas pour donner par amitié,
il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami,
et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
Moi, je vous dis :
Demandez, on vous donnera ;
cherchez, vous trouverez ;
frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ;
qui cherche trouve ;
à qui frappe, on ouvrira.
Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson,
lui donnera un serpent au lieu du poisson ?
ou lui donnera un scorpion
quand il demande un œuf ?
Si donc vous, qui êtes mauvais,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,
combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint
à ceux qui le lui demandent ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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