Le pape François s’élève contre le ›business’ de la charité 

«Il est scandaleux de voir des opérateurs de charité qui la transforment en business», s’est ému le pape François le 27 mai 2019 devant l’assemblée générale de la Caritas reçue en audience au Vatican. La véritable charité, a-t-il poursuivi, est l’expérience d’une rencontre avec le Christ.

Selon ses statuts, a relevé le pontife, la Caritas exerce la mission de l’Eglise au service de la charité. Selon lui, cette dernière n’est pas une prestation stérile ou une simple obole, mais «l’accolade» de Dieu envers chacun. La Caritas n’est donc pas une simple agence humanitaire, mais le «signe et l’instrument» de l’amour de Dieu.

La Caritas n’est pas une simple agence humanitaire

La charité ne peut donc exister sans relations interpersonnelles avec les pauvres en tant que personnes. Pour l’évêque de Rome, la charité n’est donc en aucun cas une «pilule calmante» pour apaiser l’esprit, mais bien la vertu la plus haute vers laquelle tendre. Ainsi, a tempêté le pape François, «il est scandaleux de voir des opérateurs de charité qui la transforment en business», qui vivent dans le luxe et l’oisiveté ou encore qui dépensent tant d’argent pour organiser des séminaires sur la charité.

Il ne s’agit donc, en ce qui concerne la charité, non pas d’une idée ou d’un sentiment, a poursuivi le pape, mais bien d’une véritable rencontre avec le Christ. La charité requiert donc le style de la pauvreté, de la gratuité et de l’humilité. Alors, la charité se met au service du développement intégral de tout l’homme et de tous les hommes – selon les mots de Paul VI dans son encyclique Populorum progressio (1967) –  véritable «antidote» à la culture du rejet.

La charité au service du développement intégral de l’homme

Cette audience dans la salle Clémentine du Palais apostolique marquait la seconde rencontre du pape avec les participants à cette assemblée générale de la Caritas réunie du 23 au 28 mai. Le 23 mai, il avait ainsi présidé pour eux une messe dans la basilique Saint-Pierre, les invitant à voir les pauvres comme des «tabernacles vivants» (cath.ch/imedia/xln/be)