Le cardinal Hummes envisage des ministères différenciés en Amazonie

Pour le cardinal Claudio Hummes, rapporteur général du synode sur l’Amazonie d’octobre 2019, cette rencontre pourrait proposer des ministères «différenciés» en Amazonie, afin de s’adapter aux réalités locales. Il envisage des prêtres autochtones qui ne seraient pas calqués sur les prêtres européens,

Dans un entretien accordé à la revue jésuite La Civiltà Cattolica et publié le 13 mai, l’archevêque émérite de Sao Paulo souligne qu’en Amérique latine, l’Eglise catholique cherche encore trop souvent à bâtir une «Eglise indigéniste», considérant ces peuples comme «un objet de pastorale».

Pour une «Eglise indigène»

Pourtant, il faut à présent envisager une «Eglise indigène», dans laquelle ces peuples sont les protagonistes de leur propre foi. C’est en effet en prenant compte leur histoire, leur identité et leur spiritualité qu’une Eglise autochtone pourra naître.

Et de rappeler que ce n’est pas la communauté qui est au service de son ministre mais bien le ministre qui demeure au service de sa communauté et doit s’adapter à ses besoins. Selon le cardinal, cette conception du ministère pourra peut-être pousser l’Eglise à penser des ministères ordonnés «différenciés» pour ces peuples. «Ne nous mettons pas à défendre une sorte de personnage historique à laquelle un ministre doit adhérer sans variations possibles», a-t-il insisté.

Les viri probati

Dans l’avion le ramenant du Panama le 28 janvier 2019, le pape François avait ainsi considéré que l’idée d’ordonner des hommes mariés d’un certain âge – des viri probati – dans cette région méritait d’être étudiée.

A cause du manque de prêtres, «je crois que la question doit rester ouverte», avait déclaré le pontife avant de tempérer ses propos: «je n’ai pas suffisamment prié sur cela, mais les théologiens doivent l’étudier».

Le pape  a officiellement convoqué l»«²Assemblée spéciale du Synode des évêques pour la région pan-amazonienne du 6 au 27 octobre 2019. Celle-ci cherchera avant tout à montrer le visage d’une Eglise «courageuse dans la proclamation de l’Evangile et dans la défense de la Création et des peuples autochtones», a indiqué le Secrétariat général du Synode le 1er mars 2019. (cath.ch/imedia/cg/be)

La jeunesse indigène a besoin d'une Eglise 'au goût d'Amazonie' | © Jacques Berset
15 mai 2019 | 16:53
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 1  min.
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