Burkina Faso: Quatre pèlerins catholiques exécutés par des terroristes  

Les attaques terroristes contre les communautés religieuses, qu’elles soient musulmanes, catholiques, protestantes ou coutumières, se poursuivent à un rythme désormais quotidien au Burkina Faso. Lundi 13 mai 2019, à Zimtenga, dans le Centre-Nord du pays, quatre pèlerins catholiques ont été sommairement exécutés par des individus armés.

Les victimes, des fidèles catholiques du village de Singa, dans la commune de Zimtenga, participaient à une procession  chrétienne, organisée pour amener dans le village voisin de Kayon, situé à 10 km, une statue de la Vierge Marie. Leur groupe a été intercepté par une dizaine d’hommes armés. Ces derniers ont laissé partir les enfants mineurs et les femmes, puis ont tué les quatre hommes et  brisé la statue.

Inhumation des «martyrs de la foi» de Dablo

L’attentat a eu lieu dans la province de Sanmatenga,  la même région où, dimanche 12 mai 2019, le Père Siméon Yampa, curé de Dablo, et cinq fidèles de la paroisse, ont été exécutés par des terroristes lors de l’attaque visant les fidèles qui assistaient à la messe dominicale. Les assaillants appartenaient en toute vraisemblance à des groupes radicaux islamistes. Ces djihadistes multiplient depuis quelque temps les actes de violences contre les non musulmans.

Mgr Théophile Nare, nouvel évêque de Kaya, à 90 km de Dablo, a écrit dans un communiqué que l’abbé Siméon Yampa et ses compagnons sont des «martyrs de la foi». Ces victimes ont été inhumées lundi 13 mai au cimetière chrétien de Dablo, en présence de fidèles catholiques, protestants, musulmans et de représentants des religions traditionnelles. Une délégation gouvernementale conduite par Siméon Sawadogo, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale, qui assure la tutelle des cultes dans le pays, avait également fait le déplacement. Après les funérailles, le ministre a témoigné à la population du soutien et de la solidarité du gouvernement.

Appel à l’unité et au calme

Pour sa part, l’évêque du diocèse de Koupéla, Mgr Séraphin Rouamba, a appelé les populations «à l’unité et au calme», rappelant que, depuis des années, musulmans, chrétiens et adeptes des religions traditionnelles travaillent ensemble «et ont marché la main dans la main». «Des actes aussi tragiques ne doivent pas nous séparer», a-t-il exhorté.

Toutes ces violences contre les catholiques ont coïncidé avec l’annonce des assises à Ouagadougou,  la capitale, de la 3e assemblée plénière de la RECOWA-CERAO (Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest) qui se tient du 14 au 19 mai. Cette assemblée verra la participation de nombreux cardinaux, archevêques et évêques des pays d’Afrique de l’Ouest francophone, anglophone et lusophone, a annoncé pour sa part, le site de l’Eglise du Burkina. La RECOWA-CERAO regroupe les Conférences épiscopales des 15 pays de l’Afrique occidentale. (cath.ch/ibc/be)

L'armée burkinabé est engagée dans la lutte contre les djihadistes | © Jacques Berset
14 mai 2019 | 17:28
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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