Abus sexuels: personne «n’est au dessus de la loi», insiste Mgr Scicluna
Le motu proprio Vos estis lux mundi vient clairement affirmer «qu’il n’y pas d’impunité» pour quiconque commet des abus sexuels sur mineurs au sein de l’Eglise, a relevé Mgr Charles Scicluna, secrétaire-adjoint de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le 9 mai 2019. Le prélat maltais intervenait au cours d’une conférence de presse au Vatican.
Pour Mgr Scicluna, ce nouveau document du pape François est un «signal très fort» dans la lutte contre les abus sexuels et l’enlisement des affaires. En effet, il met en exergue que le leadership de l’Eglise – évêques, cardinaux ou encore responsables religieux – est soumis «non seulement à la loi de Dieu, mais aussi à la loi canonique».
Par conséquent, un évêque doit répondre des crimes qu’il a commis, il n’y a pas d’impunité. Vos estis lux mundi affirme ainsi de manière très claire que dans les responsables personne n’est au dessus de la loi.»Si des évêques font le mal, ils doivent être dénoncés».
En tant que fruit concret du sommet de février sur la protection des mineurs, ce motu proprio prévoit non seulement une obligation de dénonciation pour les clercs et religieux, mais aussi une obligation de protéger les informateurs, a relevé Mgr Scicluna. La dénonciation en est ainsi facilitée, s’est-il réjoui, de même que par l’institution obligatoire d’une structure pour recueillir ces signalements.
Le secret de confession, «devoir divin», pas concerné
Cette obligation de dénonciation ne concerne toutefois pas les cas où un prêtre aurait été informé d’abus sexuels dans le cadre du sacrement de la confession, a expliqué Mgr Juan Ignacio Arrieta, secrétaire du Conseil pontifical pour les textes législatifs. En effet, ce motu proprio est une «loi ecclésiastique humaine» et ne peut donc «d’aucune façon» agir sur le secret de confession qui est un «devoir divin».
Dans le cadre d’une enquête d’un archevêque métropolitain sur un évêque accusé d’abus, l’enquêteur n’est pas laissé seul, a par ailleurs rassuré le prélat curial. En effet, un partage de l’information «très clair et ouvert» entre lui et le Saint-Siège est prévu par le motu proprio. Le métropolitain doit ainsi informer le Vatican tous les trente jours et Rome peut transmettre ses instructions.
Enfin, Mgr Scicluna a tenu à mettre en exergue que Vos estis lux mundi ne venait pas «empiéter» sur les lois étatiques. La juridiction des Etats doit ainsi «toujours» être respectée, notamment lorsqu’elle prévoit une obligation de dénonciation devant la justice civile. (cath.ch/imedia/xln/mp)