Rome va étudier la confidentialité lors des procès canoniques pour abus
La Commission pontificale pour la protection des mineurs (CPPM) va organiser en décembre 2019 un colloque sur ›Confidentialité et transparence’ au cours des procédures canoniques, a indiqué cette institution dans un communiqué du 8 avril.
Instituée en 2014 par le pape François, la CPPM s’est réunie du 4 au 7 avril 2019 lors de son assemblée plénière ordinaire. Celle-ci s’est ouverte par le témoignage d’une mère originaire d’Afrique subsaharienne, victime dans sa jeunesse d’abus commis par un prêtre. Ce témoignage, assure le communiqué, s’insère dans l’engagement de la CPPM «d’enraciner tous les efforts dans l’écoute attentive de la réalité vécue» par les victimes.
Procès couverts par le secret pontifical
Suite à cette assemblée plénière, se tiendra en décembre prochain un colloque académique international intitulé ›Confidentialité et transparence’ et portant sur les procès canoniques. Ceux-ci sont en effet couverts par le secret pontifical, y compris vis-à-vis des victimes qui ne sont entendues que comme témoins.
Ce très haut degré de confidentialité – qui aboutit parfois à ce que les victimes ne soient pas informées de l’issue du procès – a été vivement critiqué à plusieurs reprises lors du sommet sur la protection des mineurs, réuni fin février au Vatican.
Projets pilotes dans les écoles catholiques
Par ailleurs, la CPPM veut poursuivre plusieurs projets, à commencer par l’établissement d’un comité consultatif de victimes qui viendrait s’ajouter aux comités locaux. La Commission pontificale veut également se réunir pour une journée de réflexion autour d’experts internationaux afin de mieux comprendre les implications des crimes et délits sexuels. «Cette compréhension est un facteur clef pour assurer pro-activement des environnements sûrs», estime la CPPM.
Cette dernière veut également mettre en place un instrument d’audit. Celui-ci constituera en la compilation des lignes de conduite pour la protection des mineurs et dans l’analyse de modèles d’évaluation de ces mesures. Il s’agira donc d’une ressource qui pourra venir en aide aux communautés locales dans la création, l’implémentation, la révision et l’audit des programmes de protection.
De même, l’institution veut évaluer la mise en place de mesures de protection dans les écoles catholiques. Des projets pilotes vont être lancés en Afrique du Sud, en Colombie, en Inde, aux Philippines et à Tonga. Enfin, un symposium sur la protection au sein de l’Eglise et des sociétés civiles doit être organisé prochainement en Colombie, en lien avec le Conseil épiscopal latino-américain (CELAM).
La CPPM est un organisme consultatif au service du pape pour lutter contre les abus commis à l’encontre de personnes mineures. Elle vise notamment à proposer des solutions pour éviter ces abus et pour y répondre. Elle fait des recommandations au niveau du Saint-Siège mais aussi des Eglises locales. (cath.ch/imedia/xln/be)