Le référent sera chargé de vérifier que chacun soit conscient des droits et besoins des mineurs. | © Flickr/D. Robinson/CC BY-NC-ND 2.0
Vatican

Le Vatican se dote d’un «référent» pour lutter contre les abus sur mineurs

Un référent sera désormais nommé par le vicaire pour l’Etat de la Cité du Vatican afin de prévenir et lutter contre les abus sur mineurs, indiquent les lignes de conduite publiées le 29 mars 2019 par le Saint-Siège.

Ces lignes de conduites accompagnent le motu proprio du pape François sur la protection des mineurs publié le même jour. Il s’agit de mesures concrètes du Vatican pour prévenir et lutter en son sein même contre toute possibilité d’abus sexuels sur mineurs. Ces mesures concernent donc notamment le clergé de la basilique Saint-Pierre, les résidents de la Cité-Etat ou encore les éducateurs du pré-séminaire saint Pie X.

La principale mesure est la nomination d’un référent pour la protection des mineurs. Il sera chargé de vérifier l’application des lignes de conduite et que chacun soit conscient des droits et besoins des mineurs. Il coordonnera ainsi la prévention et la formation mais sera aussi chargé d’accueillir et accompagner ceux qui affirment être victimes d’abus.

Formation des agents pastoraux

Ces lignes de conduite prévoient également une série de mesures concrètes. Ainsi, les opérateurs pastoraux du Vatican devront être vérifiés dans leur aptitude à interagir avec des mineurs. Ils recevront également une formation adéquate à laquelle ils seront tenus de participer. Même les collaborateurs occasionnels seront informés des comportements à adopter ou interdits.

Ce document vient notamment fournir une liste de ces différents comportements. Globalement, la conduite à suivre est celle de la prudence et du respect du mineur. A l’inverse plusieurs attitudes sont sévèrement interdites. Parmi celles-ci, figurent les châtiments corporels, les rapports préférentiels avec un mineur, les cadeaux à un mineur au détriment des autres ou encore la photographie de mineurs sans l’accord de leurs parents. De même, il est demandé d’éviter que les mineurs se retrouvent dans des lieux cachés ou sans contrôle. 

Transmettre à la justice pour protéger

En cas d’abus, le vicaire général ou le référent devra demander que l’accusation soit consignée par écrit afin de la communiquer aux autorités judiciaires. Si la dénonciation n’est pas manifestement infondée, l’auteur présumé des faits sera éloigné des activités pastorales du Vatican. Toutefois la présomption d’innocence doit toujours être garantie. Et, comme le prévoit le motu proprio, une assistance spirituelle et psychologique sera offerte aux coupables, à des fins de réinsertion sociale.

Si le vicaire général – ou son référent – doivent transmettre les accusations à la justice vaticane, il existe deux cas où ils ne le feront pas: en cas d’opposition «écrite ou justifiée» de la victime ou de ses représentants légaux ou en cas de refus de consigner par écrit l’accusation. Toutefois, le vicaire général transmettra tout de même à la justice si le signalement est nécessaire pour «protéger la personne offensée ou d’autres mineurs en danger». Dans ce cas, il devra au préalable entendre l’avis du référent. (cath.ch/imedia/ xln/bh)

Le référent sera chargé de vérifier que chacun soit conscient des droits et besoins des mineurs. | © Flickr/D. Robinson/CC BY-NC-ND 2.0
29 mars 2019 | 17:23
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 2  min.
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